jeudi, juin 30, 2005

L'inconnu qui creuse


La Disparition de Johann Fournier sur Ether-Elegia


"Réponds "absent" toi-même, sinon tu risques de ne pas être compris"
René Char

mercredi, juin 29, 2005

Réponse du berger à la bergère...

"Dis Papa, tu te souviens de la fois où on a embarqué Numa en montagne ?"

Façon détournée de ne pas utiliser les mots "dernière fois". Je ne suis pas fière de m'être servie du Balrog pour calfeutrer cette angoisse sourde qui m'a valu une crise de panic attack carabinée dimanche dernier... mais n'ayant aucun goût pour la fierté, peu me chaut finalement.

Éclair vif et pénétrant des yeux pers que je sens me sonder, s'interroger, tenter de décoder ce que sa diable de fille a en tête...

"C'était sur Pombie, non ?"
- "Il me semblait bien... j'ai retrouvé une photo de nous deux qu'il avait prise..."

Et le rayonnant sourire faustien qui réapparaît sur ce visage où ne subsiste presque aucune trace de la paralysie faciale due à l'ablation de la tumeur de la parotide.
Georges et sa tête à la Béjart mais sans le bouc luciférien...

"Deux secondes, ma chérie.... je reviens"...

Et mon échalas qui s'extirpe avec peine de ces immondes fauteuils trop profonds et trop bas pour les douleurs et les difficultés qu'il ressent à présent. Cette façon toute nouvelle qui me déchire le coeur de se mettre en marche lentement avant que les muscles ne s'accoutument et ne s'échauffent et qu'il ne reprenne un pas plus semblable au pas de mon père, celui de l'arpenteur de montagnes, celui de l'Homme qui marche de Giacometti, si semblable à celui d'O....
Le pas de mon père. Mes pas dans les pas de mon père. Jusqu'au bout. Jusqu'à la fin.

Et il revient en brandissant d'un air triomphant une photo, avec un rire de contentement qui, lui, me ravit et m'insuffle enfin l'air qui manque à mes poumons calcinés de douleur...

"Ce ne serait pas ça dont tu parles ?"...

Comme une mise en abîme de la photo de nous deux qu'avait prise Numa, il me tend la photo qu'il avait raptée en douce de sa fille et de son rejeton...




On s'est souri. On n'a rien dit.
Il savait.
Il sentait.
Mais il n'a rien dit.
Nous sommes restés immobiles sur le fil coupant de la lame du couteau qui nous sépare encore du monde des vivants comme du monde des morts.
Pieds en sang, bras en balancier, regard fixé l'un sur l'autre pour ne pas avoir à regarder la rive d'en face.
Acheron ou Styx, peu importe.

L'autre jour, il m'a dit : "Arrête. Tu n'es pas Maria Casarès. Tu ne dois pas être Maria Casarès."
Je savais qu'il faisait allusion à l'"Orphée" de Cocteau.
Mais comment faire quand on a deux Orphée ?
Les miroirs me cernent et leur eau sombre me tente.
Onde obscure et fraîche qui m'aspire.

Quelle sera ma justification quand ils disparaîtront définitivement ?
Quelle excuse pourrai-je bien trouver pour ne pas m'effacer ?
Comment supporter l'absurde obscénité d'une existence sans destination, sans but, sans désirs ?

vendredi, juin 24, 2005

Plus jamais...

Nous n'irons pas ensemble au lac de Suyen.
Il me l'a dit ce matin.

J'avais appelé pour répondre à un message de ma mère sur le répondeur, la veille, répondeur que je n'avais pas décroché à sa voix. Il y a des jours comme ça où je ne me sens pas de jouer la comédie du "Tout va bien" et préfère m'abstenir d'une piètre performance qui ne fera que leur mettre la puce à l'oreille.
Il m'avait dit : "Ma poule, je dois descendre en ville mais je t'appelerai demain".
Je n'ai bien évidemment pas eu la patience d'attendre son appel et l'ai donc devancé.

Les deux tourtereaux au bout du fil en même temps, c'est très sportif.
Chacun sur un appareil, j'ai l'impression d'assister à un épisode de "Clair de Lune" et je suis obligée de bander toute mon énergie à tenter de mettre mes oreilles en stéréophonie pour tâcher de démêler "qui dit quoi"... quand c'est humainement possible !
Quant à intervenir ou répondre dans ces conditions, inutile même d'y penser...

Sauf que mon Georges a pris les rênes d'autorité lorsque sa femme a tenté de donner "sa" version des choses. Et à partir de là, tout ce que j'entendais de Maman était le souffle impatient et vaguement mortifié de celle à qui on a pris la parole et qui piétine dans ses starting-blocs, piaffant d'impatience à attendre le moindre "blanc" qui lui laisserait l'opportunité de revenir en scène...
Numéro de duettistes que je connais par coeur.

Et là, j'ai eu droit à un checking complet et strict de l'état du dit-Georges.
A sa façon, c'est à dire sans fioritures, sans émotivité particulière, objectif et détaché. Froid.
Mais ce qu'il voulait dire à sa fille, c'était surtout ça : "Je ne crois pas qu'on la fera cette ballade au lac de Suyen".
Ses jambes le trahissent. Les lourdes anesthésies ont finalement eues raison de cette force qui marche, de mon roc de père.
L'arthrose s'y est mise et il n'est pas réellement de traitement possible puisqu'il a subi une radiothérapie entre temps.
Il a du mal à se lever, affecté qu'il est d'une douleur sourde et perpétuelle qui, si elle n'est pas insupportable, le gêne pour dormir et ne lui autorise plus de marches longues.

Nous n'irons pas au lac de Suyen comme on se l'était promis sur son lit d'hôpital.
Ce n'était pourtant qu'une maigre ballade de 20 minutes qui me semblait accessible à mon fracassé de père... et le plaisir de perdre son regard sur les eaux jade clair et les teintes d'estampe japonaise de ce jardin suspendu, au-dessous du Balaïtous.

Je n'irai plus arpenter nos Pyrénées avec lui. Plus jamais.
Et je tente de me souvenir de la dernière fois.
Je crois que c'était le lac de Pombie, sur la face sud-est du Pic du midi d'Ossau.
On était trois, mon Balrog ayant suivi sans renâcler à l'idée de se payer une leçon de géologie avec son grand-père.
Longue ballade aride sur les pentes pelées du versant Est du Pic du midi d'Ossau, mon Numa cavalant tel un lièvre devant nous.
Le pas lent de mon père.
Ce pas lent, souple, élastique, aussi régulier qu'un métronome.
Ce pas et cette respiration légère et contrôlée.
Les rares pauses pour grignoter des figues séchées comme il me l'a appris dès mon plus jeune âge, dès les premières fois où il m'a initiée à la beauté de la montagne rythmée par le compas de nos amples foulées de Giacometti de chair et de sang.
Ce dos raide surmonté du vieux sac à dos dont il n'a jamais voulu changer, malgré les progrès de la technique.
Avec son éternelle gourde "La perdrix" en alu cabossé brinquebalant avec un son cristallin quant elle heurtait un des multiples mousquetons du dit-sac, délavé sous les intempéries d'années de randonnées.

Plus jamais l'arrivée au but désiré.
Plus jamais la pause sur l'herbe rase et compacte d'un lac pyrénéen.
Plus jamais le dépiautage conciencieux des éternels sandwiches de maman, soit à l'omelette, soit au rôti de porc.
Plus jamais s'allonger de concert au soleil et fermer les yeux sous la caresse des effluves mêlées des saxifrages et des crottes de moutons, ironiquement.
Plus jamais les discussions et les explications sur telle roche, telle strate, telle configuration d'un cirque.
Plus jamais ses antiques lunettes de soleil de montagnards avec leurs rabats de cuir usé et craquelé.
Plus jamais son éternel pantalon de ballade d'hiver, en velours côtelé, s'arrêtant au dessous du genou et juste au-dessus des grosses chaussettes de laine pigassées.
Plus jamais la descente à regret vers cette civilisation qui semblait si pénible après avoir tutoyé les anges.

J'en ai retrouvé la trace de cette désormais ultime randonnée, parce que Numa avait eu la bonne idée de fixer son grand-père et sa mère aux bords des eaux couleur d'émeraude.
Il ne me reste plus qu'une trace, un parfum, un souvenir... et la douleur lancinante de ces dernières fois qui s'amassent en nuées noires de plus en plus pressantes...



mercredi, juin 22, 2005

La vie selon les vautours

Bon... on va faire comme pour cette pauvre Anne Imbert et son malencontreux billet de Mam'zelle-je-sais-tout-sur-les-blogs et décortiquer le billet de Môssieur Pascal Mercier- c'est-moi-the-winner-au-regard-qui-tue...
Coup de bol, le triste sire en question n'ayant pas plus d'imagination que de style, ce sera plus court.... mais pas moins révélateur !

Notre impétrant qui se la pète grave écrit donc, un certain 09/06/2005 avant que d'effacer son billet, certainement rouge de honte à l'idée de se faire taper sur les doigts pour son incommensurable bêtise, doublée d'une crétinerie condescendante qui révèle assez bien les contours nauséabonds du personnage :

Hier soir, dans le Journal de la nuit sur France 2 : une RMIste (qui bénéficie de plus de divers aides comme pour le logement), filmée dans son mignon chez-soi, expliquait sans complexe qu’elle refusait toutes les offres d’emploi qu’on lui proposait car au bout du compte, « ça fait pas beaucoup plus ». Vive la France !

Yo ! Ça le fait non ? Dans le genre poujadiste à peine dépoussiéré, voire suceur de Sarkozy en l'absence de Cecilia occupée à d'autres parties de jambes en l'air.

Je reprends :

Hier soir, dans le Journal de la nuit sur France 2 :...
(notez que la France qui gagne se couche tard mais pas forcément sur des dossiers brûlants ni sur de la qualité intellectuelle incontournable)
une RMIste (qui bénéficie de plus...
("de plus".... non mais vous vous rendez compte du scandale ? Non seulement cette garce touche le RMI mais DE PLUS elle bénéficie d'aumônes supplémentaires qui, je le rappelle, sont dues à tout le monde, RMIste ou non...)
de divers aides comme pour le logement),...
(Voui, voui, voui.... faut bien dire que c'est une honte de filer un appart miteux en HLM à une gourgandine qui vit à vos crochets , braves contribuables ! On devrait réserver les aides au logement aux villas hors de prix avec piscine.... ça aurait plus de gueule !)
filmée dans son mignon chez-soi,...
(ma brave dame ! Mais où va le monde si une RMISTE ne vit pas dans un placard à balais comme aide-ménagère dans une famille qui perçoit très sainement des aides pour se faire et s'occuper de la marmaille qui sort du Couvent des Oiseaux ou de l'école privée du coin ! Et je parie même que le Pascalou regrette les temps bénis où le maître pouvait "donner de la joie" à la bonniche en toute impunité ! En plus, elle ose être "chez elle" !!! Et depuis quand ces rebuts de la société auraient droit à un quelconque "chez soi" ? Va pas la tête ? Zou ! Dans des cartons et sous des porches comme tous les pouilleux de son espèce ! Et en plus, elle ose être PROPRE, cette suçeuse du sang des honnêtes travailleurs ! C'est "mignon" chez elle ??? Même pas sale, en bordel, avec des rats qui courrent partout ? Mais où va le monde si les pouilleux ont l'audace d'avoir un minimum de goût avec leurs minimum de moyens, bref si les pouilleux n'en sont plus ? Une RMIste digne de ce nom se doit d'avoir une table faite de parpaings de guingois avec vieille planche par-dessus, récupérée... pardon ! Piquée sur un chantier ! Une RMIste vous vole, vous suçe la substantifique moëlle de vos RTT, braves gens qui vous saignez aux quatre veines pour la table Ying-Yang de chez Ikéa. Elle a un camping gaz et suspend son beurre à la fenêtre dans un sac plastique du Secours Catholique l'hiver.... étant entendu qu'elle fait l'impasse sur le beurre en période de canicule : ça, c'est de l'RMIste comme Pascal Mercier les aime ! )
expliquait sans complexe...
(une RMIste se DOIT d'être complexée par nature. Culpabilisée et dépressive, ce serait carrément mieux mais certaines sont plus résistantes que d'autres, sale engeance qui ne se laisse pas écrabouiller par sa misère pour qu'on puisse la pressurer à loisir et en silence)
qu’elle refusait toutes les offres d’emploi qu’on lui proposait car au bout du compte, « ça fait pas beaucoup plus ».
(Ah ben zut alors ! Cette moins que rien, on lui offre un boulot crevant, sous-payé, avec frais de déplacements, obligation de voiture, assurance, essence, impossibilité de récupérer ses gosses parce que les garderies sont fermées trop tôt ou ouvrent trop tard, et elle ose faire le calcul que son exploitation par nos winners qui se la pètent feraient d'elle une zombie qui ne verrait même plus sa progéniture, ni ne pourrait s'en occuper, ce qui nous fabriquerait du sauvageon tout juste bon à foutre en taule à la sauce Sarkozy-le nettoyeur, Sarkozy-le-dératiseur, Sarkozy le-chasseur-de-"gris" comme au temps béni de Papon : gonflée la parasite !)
Vive la France !
(Et le Pascal tout gonflé de ses certitudes et de sa simili-importance de se rengorger, les deux pieds dans le fumier qui fait son beurre et ses stocks options !)

Je vous passe les commentaires du dit-billet, lisez-les vous-même si vous ne craignez pas trop le mal de mer façon Le Cloaque ou les relents d'égoûts) : éloquents quant à la qualité du fan-club...
En revanche, je doute fortement que Môssieur Pascal Mercier ait la moindre idée des taux du RMI et de leurs difficultés d'obtention ainsi que du flicage social parfaitement humiliant qu'il induit.
Je doute aussi qu'il sache que ça veut dire ni ciné, ni restau, ni vacances, ni loisirs, ni rien de ce qui fait le tout-venant minimum de sa vie d'entrepreneur hype de la branchitude.
Je doute qu'il ait jamais vécu en HLM où, même si à force de volonté on parvient à concocter un "mignon Chez Soi" avec trois bouts de ficelles et beaucoup d'imagination, l'ascenceur est en panne en permanence, les coursives, couloirs et escaliers couverts d'immondices, l'environnement aussi dangereux que la jungle, le désespoir suintant de tous les murs, la trouille au ventre...
Je doute qu'il soit jamais allé aux Restos du Coeur comme plus de 650.000 personnes PAR JOUR...
Je doute qu'il ait jamais eu à se pointer dans un CHRS d'urgence à 17 heures en plein hiver et d'en être éjecté à 6 heures du matin sans rien de chaud dans le ventre, qu'il vente ou qu'il neige.
Môssieur Mercier doit passer ses vacances aux Caraïbes ou en Thaïlande à profiter de la misère d'autres autochtones pas moins bronzés mais plus dociles, sans se poser de questions...

Et pour conclure sur une note dont la cruauté assumée n'a d'égal que l'irrepressible fou-rire qui me prend à chaque fois que je visualise la chose : je vous conseille de faire défiler sa page jusqu'en bas et de vous abîmer dans la contemplation béate de la face divine de notre winner hors concours....

Mais combien de temps (et à quel taux horaire), ce pauvre Pascalou a-t'il du passer devant son miroir à s'entraîner (en pure perte au demeurant) à tenter d'imiter le regard ténébreux qui tue à la Georges Clooney.... sans se rendre compte que ça lui donnait le regard bovin d'un Jean-Pierre Pernaud au mieux, d'une pâle imitation sans recul des Deschiens au pire ?

Ou alors, il tente désespérément le regard par en-dessous de Claudia Cardinale dans le Guépard de Visconti mais, péteux sur les bords, il ne va pas jusqu'à mordiller sa lèvre inférieure humide de désir, histoire d'attirer à lui par des biais que la morale réprouve mais que la maquerellerie adoube, les pauvres gogos dignes de l'agenouillisme de Lourdes vers les sirènes de la blogosphère entrepreneuriale....
Ou encore, il n'a pas les moyens
d'exhiber complaisamment les jambons amphétaminés d'un Loïc Le Meur pour les mêmes douteux effets...

Je m'interroge... mais pas longtemps parce que je n'ai pas que ça à faire, non plus !
Comme assistée, je suis over-boockée !

Et encore merci à Torpedo pour l'abnégation dont il fait quotidiennement preuve à arpenter ces nauséabondes contrées à notre place et nous faire profiter de leurs perles les plus improbables...


mardi, juin 21, 2005

Just for your eyes

Je n'ai furieusement pas le temps de pondre la dose de vitriol annoncée sur la blogosphère entrepreneuriale à belle tête de killer... mais ça mûrit... promis...

Alors je vous ai fait une sélection de trois billets au sujet des équipes qui perdent et fulminent...
C'était ma contribution à l'alimentation du truc vaguement grisâtre façon décodeur entre les deux oreilles qui se nomme usuellement un cerveau en état de marche (enfin ! Pour ceux qui ne se prennent pas pour le sel de la terre versus les bouseux !)
Et après ça, on va s'étonner que le cocu de Neuilly distille à tout-va que "le chômage, c'est tout d'la faute des chômeurs et des RMistes qui font rien qu'à nous casser la baraque et à traîner des pieds" !

Ça me rappelle un billet que j'avais écrit suite à une intervention de l'innénarrable Coppé chez "Ripostes" d'Arte (vous savez ? Celui qui vit dans un appartement de plus de 220 m2 à 5500 euros mensuels au frais de l'État pendant que l'appartement dont il est propriétaire est occupé par son chef de cabinet...)
Ça n'était pas au sujet des chômeurs mais de la flexibilité et c'était là : "Mouvement et courage" qu'ils disent...

Le déficit de décence de notre belle classe politique ne cessera jamais de m'étonner.

lundi, juin 20, 2005

Pause studieuse

Dans l'ordre...

Appel du Balrog à pas d'heures hier soir :
Fils de moi : Dis, Mamita (je sais... c'est ridicule mais quand le géniteur ibérique s'appelle José, ce qui donne Pepito en diminutif, la génitrice, même béarnaise, se retrouve, contrainte et forcée, affublée d'un "Mamita" pour assortir les coloris en camaïeu et faire marrer les mômes...), ça t'embête si je m'installe chez toi la semaine prochaine pour que tu me fasses réviser le brevet ?
Mère indigne de lui : Non, mon coeur. Tout baigne. Tu peux débouler, toi, ton Ipod, ton Warcraft, tes pompes qui puent...
Fils de moi : (méfiant quand même, le loustic) Dis ? T'as eu combien au BAC en maths ?
Mère littéraire de lui : Numamour, j'ai pris latin et pas maths au BAC, je te le rappelle... mais, pas de lézard, j'avais fait seconde scientifique et je dois avoir quelques restes...
Fils de moi à qui on la fait pas : T'es sûre ?
Mère vexée de lui : Dis, tu la veux tout de suite ta baffe où tu attends lundi soir ? Je te rappelle aussi que je l'ai eu du premier coup, à l'écrit et avec mention Bien mon BAC, moââââ... alors, CAMEMBERT !!!
Fils de moi malin comme un singe : OK, OK, OK... au fait, c'est pas la peine de ranger ma chambre, Maman chérie que j'aime et que j'adore ! Je le ferai moi-même ! Promis, juré, craché ! (tu parles.... ce serait bien la première fois !)

Donc me voilà embarquée dans de la géométrie et autres couillonnades pour la semaine...
Penser à faire le plein de vitamines pour lui, de patience pour moi.

Qui plus est, avec un timing quasi parfait, l'espèce volatile vient de me rééditer le coup de l'année dernière...

Alors le billet que je voulais faire pour rebondir sur un papier de l'hilarant et ô combien réjouissant Torpedo attendra. Remarquez, ça vaut mieux parce que me connaissant c'était reparti pour un coup de grisou, ou de lance flamme atomique comme dirait Guillermito... Môssieur Pascal Mercier attendra son tour pour passer sous ma badine mais il n'y coupera pas.

Et puis surtout, ça m'évite de m'arracher le coeur sur un autre billet, sur mon Georges de père.
Le temps d'en trouver le courage vacillant, les mots doux amers, les idées claires obscures et d'essayer de transformer le diamant noir du désespoir en pierre de lune de la simple mélancolie.

Comme dit Woody Allen dans Annie Hall : "La vie se divise en deux catégories : l'horreur et le malheur".
Tout est dans la palette du nuancier...

samedi, juin 18, 2005

Vortex empoisonné



00:00
Cela faisait déjà cinq minutes que tu fixais les diodes vertes à guetter le début de ce nouveau deuil à faire, de ce deuil infaisable. Il y avait une telle intensité dans cette concentration que tu ne percevais les chiffres que nimbés dans un brouillard, adoucis. Et quand la parfaite symétrie en miroir du signal s'est inscrite, tu as ressenti comme une décharge électrique qui t'a parcourue de la tête aux pieds.
Et les chiffres se sont faits tranchants comme des lames de rasoir.

24 heures à tenir.
24 heures.
1440 minutes.
86400 secondes avant de sortir du vortex empoisonné de ta mémoire.

Tu vas et tu viens en ce monde, voyageuse immobile entre les quatre murs de ta chambre, en sachant que ce monde ne peut plus rien pour toi.
Parce qu'il est vide.
Parce qu'il est non-sens.
Parce qu'il n'est que son absence exacerbée.

Avant l'absurde, il y a la souffrance et l'ennui.
La morale des humains ne joue plus, ou alors elle a fait tout ce qu'elle pouvait, c'est-à-dire elle a encouragé cette mort, cette fin, puisqu'elle ne sait plus parler que du devoir de vivre et non plus du désir de vivre.
Désir, désir...
Le poème est l'amour réalisé du désir demeuré désir.

Que faire de cette journée ?
La vivre ?
La mourir ?
L'annihiler dans les replis soyeux de souvenirs d'extase ?
En faire le rêve d'un dormeur qui ne s'éveille pas et qui ne sait même plus qu'il rêve ?

Il y a des grains de sable dans tes yeux. Ils crissent à chaque battement de paupières et t'empêchent d'oublier.
Pas de larmes.
Nulle goutte.
Rien pour arroser un désert de pierres brûlantes.
Et tu t'obstines à vouloir faire refleurir ce désert par la magie de la mémoire vive.
Folle !

Toute une vie à la recherche de cet assassin qui est en toi et uniquement en toi.
Ton oeuvre.
Assume.

Seul cadeau que tu lui feras en ce jour, comme à chaque fois :

Dans les rues de la ville il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus ; qui au juste l'aima ?

Il cherche son pareil dans le voeu des regards.
L'espace qu'il parcourt est ma fidélité.
Il dessine l'espoir et léger l'éconduit.
Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.

Je vis au fond de lui comme une épave heureuse.
A son insu, ma solitude est son trésor.
Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.

Dans les rues de la ville il y a mon amour.
Peu importe où il va dans le temps divisé.
Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler.
Il ne se souvient plus ; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas ?


René Char
Allégeance - Extrait de "Éloge d'une soupçonnée".


Bon anniversaire, mon âme...

vendredi, juin 17, 2005

Homo Sapiens vs Le Monde Entier

Un commentaire de Jefeke sur le billet précédent m'a remis en mémoire une discussion acharnée que je me souviens avoir eue entre pessimistes et optimistes (d'aucuns, mauvaises langues, diront entre cyniques et naïfs).
On parlait donc du virus mortel pour la Terre, j'ai nommée : la race humaine.

On ne peut guère nier que l'Homo Sapiens est le prédateur le plus redoutable qui soit jamais survenu sur la planète bleue.
Et force est de constater que sa supposée "supériorité intellectuelle" comme le fait qu'il se soit définitivement redressé pour marcher sur ses deux jambes n'en a pas fait pour autant quelqu'un de sage, à défaut d'être "savant".
On pourra toujours m'opposer son sens de la découverte, sa capacité à l'abstraction, ses arts, je ne vois toujours pas en quoi ses productions, qu'elles soient littérature, philosophie, peinture, sculpture, architecture, musique, sciences diverses, pourraient justifier en quoi que ce soit la destruction définitive de la planète et de toutes les espèces qui la peuplent, la sienne incluse.
Les animaux s'adaptent à l'espace ou au biotope qui les fait vivre, d'instinct. Ils évoluent avec lui.
L'Homme, non.
L'Homme plie l'espace qu'il occupe à ses désirs et à son avidité sans se soucier d'un avenir qui semble ne pas le concerner.

On avait vite dévié sur cette façon qu'ont les humains de défigurer une vérité qui les dérange même dans leur vocabulaire.
C'était parti sur la polémique qui avait suivi la sortie du film allemand "La Chute" avec Bruno Ganz.
Si vous vous souvenez, les détracteurs du film estimaient qu'on avait rendu ce cher Adolph "trop humain"... mais sauf erreur de ma part, Hitler était tout ce qu'il y a d'humain ! Que je sache, il n'appartenait ni au règne animal, ni au règne végétal, ni même au règne minéral.
Or l'humain, et c'est une constante quand un de ses membres nous la joue affreux jojo, se hâte d'affirmer que "ça n'est pas humain ce qu'il a fait", ou "ça n'est pas un homme, c'est une bête sauvage". Les qualificatifs appliqués aux membres les plus détestables de notre communauté sont toujours affligés d'épithètes flatteurs du style : bestial, animal, inhumain... comme si l'Homme refusait d'admettre sa nature et n'avait de cesse de trouver un bouc émissaire ! Et, comble du raffinement, il rejette sur ses victimes coutumières le poids de sa faute. Toujours ce jeu pervers du bourreau sans courage...
Et pourtant Primo Levi a écrit "Se questo è un uomo", non ?
Et on se demande pourquoi il s'est jetté dans sa cage d'escalier en 1987, plus de 40 ans après ?

Sauf qu'on a jamais vu des bêtes tuer gratuitement, par pure cruauté, ni par machiavélisme, encore moins par idéologie.
Un animal tue par nécessité. Point barre.
Et qu'on ne vienne pas me sortir l'argument éculé comme quoi "le chat joue bien avec la souris qu'il va tuer" !
A part dénoter d'une ignorance crasse, ça ne démontre rien du tout.
Le chat joue avec n'importe quoi. Dit-on d'un chaton qui joue avec sa queue ou avec une pelote de laine qu'il fait preuve de cruauté ? Non, bien sûr ! On trouve même ça charmant. Nous sommes même les premiers à le faire cavaler après un bouchon au bout d'une ficelle !
Il n'y a strictement aucune cruauté dans la façon dont un félin se comporte avec sa proie. D'ailleurs, les chats sauvages ou les lions ou même les chats d'extérieur comme les vrais chats de ferme ne jouent pas avec leur proie : ils vont droit au but et tuent pour vivre. C'est la loi.
Il n'est que le chat domestique qui se comporte ainsi et autant dire tout de suite que c'est son atavisme qui est en cause et non une supposée cruauté. Si un chat nous semble "jouer" avec sa proie, c'est que de façon innée, il se protège. Vieux reflexes du temps de sa sauvagerie quand il pouvait fort bien se faire bouffer la patte par un rat s'il n'y prenait garde ! Alors les coups de patte incessants suivis de reculades, ce sont juste des tests, pour vérifier que la proie ne va pas vous estropier. De la prudence et de l'instinct de survie, pas de la cruauté.
Et un chat domestisque bien nourri a moins l'expérience de l'environnement hostile de ses cousins sauvages, donc double, voire triple prudence...
Bon... les chats, c'est plié...

Et revenons au petit moustachu à qui on refuse cette sacro-sainte humanité...
C'est qu'il nous gêne aux entournures ce diable d'homme (rhâââ ! zut ! On avait dit qu'il n'en était pas un !).
Et avec lui, les Pinochet, les Dutroux, les Fourniret, les Jack l'Éventreur et j'en passe !
Donc, entourloupe : s'ils ont fait ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils n'étaient pas des hommes mais des bêtes.
Râté. Marche pas. Hypocrisie. Échappatoire.
Montrer justement qu'Hitler était bien un humain comme nous tous et non une bête sanguinaire, c'est accepter de se regarder en face, de ne pas se voiler la face.
C'est surtout accepter l'idée que, oui !, ça peut évidemment se reproduire avec n'importe lequel d'entre nous.

Et faire le pas suivant, qui consiste à constater que l'humain est le prédateur le plus cruel, et non la bête. Que c'est lui le plus grand danger pour cette planète et non la bête. Et que c'est lui qui sera sa perte et l'exterminateur non seulement de sa propre espèce mais de toutes les espèces qui vivent sous sa coupe, en esclavage.
Pas par instinct, juste par irresponsabilité, avidité et égocentrisme.
Parce qu'il est tellement certain de sa supériorité et de son droit à dominer de façon absolue ce qui l'entoure, qu'il estime n'avoir de comptes à rendre à personne, pas même à sa progéniture, pas même aux générations futures de sa propre espèce.
Sans forcément avoir lu Sartre, l'Homme applique depuis toujours sa maxime puissance 10 : "L'Enfer, c'est TOUS les autres sauf moi" ce qui lui semble la justification à tous ses crimes.

Alors pour en revenir au billet précédent et au fait qu'à moins de vivre en ermite total on sait tous que si rien n'est fait, mettons dans les 20/25 ans à venir, on est FOUTU (et ce n'est pas une blague.... on sera bel et bien condamnés et avec nous le reste de la planète. Relire à ce sujet un papier de Frédéric Durand paru dans le Monde Diplomatique en décembre 2002... autant vous dire que ça ne s'est pas arrangé depuis !), effectivement, ça me conforte dans la solution VHEMT, n'en déplaise aux béats de l'espérance et aux autruches de tous poils plumes.
C'est bien la seule façon de se comporter autrement qu'en irresponsables égoïstes et, pour une fois, on ferait preuve d'un réel désintéressement dans notre comportement vis-à-vis du monde que nous ne sommes pas les seuls à occuper, il me semble, et qui disparaît inéluctablement de notre fait...

Parce qu'autrement, je ne comprendrais fichtrement pas qu'on me fasse la morale au sujet de mes pulsions suicidaires alors que les mêmes qui me montrent du doigt se comportent comme les chefs du Temple Solaire ou de la secte Aum ou du Temple du Peuple au Guyana en 79.
Libre à eux de s'accommoder du suicide collectif.
Je préfère le néant individuel et librement consenti.

Et pour finir sur une note (cynique... forcément cynique) mais néanmoins désinvolte, un petit générique de fin du monde...

R.E.M - It's the end of the world as we know it (and I feel fine)

jeudi, juin 16, 2005

Use soap







Mais pourquoi donc voulez-vous que je me soucie de ma petite santé quand on lit ça :

Le G8 édulcore son communiqué sur le réchauffement climatique

Et Marla Singer revient au galop... avec sa caféine, ses cloppes et ses Xanax.
Je ne vois pas pourquoi je me gênerais !
Leur Mayhem Project risque même de réussir avant le mien...
Je repars chasser le pingouin puisque c'est ça.
A moins que ce ne soit le pingouin qui ne me chasse...

I'm Jack's complete lack of surprise







mercredi, juin 15, 2005

Clown dans le vide

Une moyenne de trois heures de sommeil par jour depuis vendredi dernier, voilà un drôle de terreau pour faire pousser toutes les fleurs carnivores des idées noires.
Encore merci à la saleté de dogue qui s'est mis à hurler à la mort sous mes fenêtres à sept heures du matin alors que j'avais, non sans douleur, réussi à fermer les yeux à cinq...

Le problème avec les matins, même si comme aujourd'hui ils sont radieux comme toujours après les périodes d'orage, c'est qu'ils sont silencieux jusqu'aux dix heures imposées.
Quoique mes voisins ne se soient jamais gênés pour rompre la règle tacite de toute vie en collectivité et qui veut qu'on s'arrange pour ne pas sortir l'aspirateur ou la perçeuse électrique avant les dites heures fatidiques, je n'ai jamais pu me résoudre à imiter leur mufflerie.
Or, le silence, quand il est imposé et non choisi, c'est une belle cochonnerie qui vous ferait dégringoler tout baromètre intérieur dans la tranche "Pluie, neige, tempête".
Demandez-donc un peu à Florence Aubenas !

Levée trop tôt et astreinte au silence radio, je ne peux donc me lancer dans rien qui soit une activité dérivatrice, genre ménage à fond (souverain contre l'amoncellement de nuages de haute-dépression), et encore moins accompagner le dit ménage (dans mon cas et vu l'état de l'appart laissé en jachère depuis 6 jours, ce serait plutôt de l'ordre des Grands Travaux) d'une bande-son qui aille avec : soit quelque chose qui fait sautiller, qui ne prend pas la tête et tente de vous rendre vaguement et très provisoirement euphorique si on n'oublie pas les anxiolytiques qui vont avec.

Alors j'attends.
J'attends en priant obscurèment pour que les minutes s'égrènent le plus vite possible, en espérant que la nuée de vautours dans ma tête ne se mette pas à planer trop bas, que ces charmants volatiles ne me crèvent pas les yeux avant l'ultimatum que je guette sur l'écran de la freebox.

Parce qu'à 10 heures pétantes, je mettrai l'intégrale des B52's à fond, je bondirai sur l'aspirateur cacochyme mais du moment qu'il avale ce que je lui demande d'avaler, je ne fais pas de gérontophobie envers les appareils ménagers, je sortirai les gants rose bonbon, les liquides divers, les éponges, les serpillières, les chiffons, les vapos et tout le saint frusquin.
Bref, tout ce qui vide la tête de toute pensée un tant soit peu analytique.

En être réduite à ça... il ne faut surtout pas que j'y pense parce que ça va m'abattre comme le chêne de la fable...
Trouver une égérie, une muse, une symbolique pour oublier que ce qui me sauvera des démons qui rôdent n'est que de l'ordre basique de la stupidité et de la vacuité érigées en art... ménager.

J'ai trouvé !

Aujourd'hui, je suis ça :


Edit 10:01 : GOOOOOOOOOOOO !
Love shack Remix - B52's
Vous êtes au bureau, mettez le casque.
Vous êtes à la maison, à fond les basses...


mardi, juin 14, 2005

Ressac

Les jours de colère sont comme les jours de tonnerre : ils ne sont pas éternels.
Je ne sais pas si c'est un bien ou un mal.
En l'occurence, la colère me fait me sentir vivante, moi qui le suis si peu et pour si peu de temps.
Mais bon... le désir d'être un volcan n'est pas non plus la solution à tout (même si c'est le très beau titre d'un des tomes du Journal hédoniste d'Onfray).

Deux nuits blanches d'affilée... je commence à ne plus sentir mes os.... sûr et certain que je vais m'écrouler comme une masse dans un laps de temps qui reste à définir mais que je prévois relativement court...

Alors aux lueurs blâfardes d"une aube livide de fin d'orage, j'ai remis la cassette du documentaire de Rotman, "Les Survivants", récemment passée sur France 3.
Pour me souvenir.
Pour effacer l'insulte.
Pour ne jamais oublier d'où je viens, qui je suis et qui m'a construite.

dimanche, juin 12, 2005

Fight Club Guillermito

Cette nuit, j'ai des envies de meurtre, des envies de violence, des envies de sang.... et pas seulement celui que je peux faire jaillir de mes veines, comme un show privé qui vous tétanise et qui ne m'effraie même plus.
Des envies de System of a down, de Nine inch nails, de Suicidal Tendencies, d'Orgy.
Trop facile.
Je vais vers le trop facile.
Quelle décadence ! Quelle nullité !
Merci à toi, Guillermito, qui a retourné la motte de terre avec un mail, même pas agressif, juste... ATTRISTÉ et tellement JUSTE et tellement doux, tellement... tellement humain.
Elle est là, toute fraîche, humide de sa mise à jour, ridicule dans son évidence. Ridicule comme il se doit. Parce que tu sais aller au coeur des choses, sans affèteries.
En toute simplicité..

J'aime ta capacité à passer au-dessus des apparences.
J'aime cette façon que tu as de ne jamais être complaisant tout en étant compréhensif.
J'aime ce que tu es et ce que tu sembles être comme être humain.
Et c'est beaucoup me demander.
J'ai l'admiration hautement difiicile, mon bon !

Pire.
J'ai envie d'exploser la tronche de toutes les Norah Jones possibles ou putatives.
Et pas la tienne.

Je te l'ai déjà dit ailleurs : je me suis lancée en blogogitude après avoir lu un de tes textes.
Plus de 2 ans de ça, tu imagines ?
La seule chose que je puisse te promettre, c'est de m'en détacher sur un texte qui te rendra hommage sans te défigurer. .
La seule chose que je puisse te promettre, c'est ne jamais tomber dans la blogattitude à la Embruns qui pue la marée pas fraîche et qui se la pète...

Juré... promis... craché....

samedi, juin 11, 2005

Vague scélérate




Ce sont les rêves d'Hemisphère V. qui provoquent les miens...
Or là, ils étaient ultra présents, la température montant, latents, dormants, immobiles mais agités...
Et ce n'est pas le fait que je connaisse Kelly Slater en vrai (comme Rob Machado, mon dieu des vagues !) qui y change quoi que ce soit.
Le ridicule point en bas à gauche de la vague unique que ne peuvent fournir que les spots d'Hawaï... c'est bien le Kelly magique, ce type qui n'a peur de rien.
Pour les incroyants qui se diraient 'Naaaaan ! c'est pas possible ", je précise que je n'ai fait que RETOUCHER l'image pour faire joujou mais que l'original est bien ce que vous craignez de croire. Inattendu voire attendu résultat du fameux "contest" du "Maverick" (ceux qui s'y connaissent en surf auront compris où et quand).
En même temps, quand il prend un manche de guitare, c'est pas non plus un pied-nickelé !
Les surfers sont loin d'être des connards. C'est juste leur public récent qui pose question.... quoique.... je préfère voir des loulouttes s'enflammer sur 'The endless summer" ou un take off d'enfer que sur la dernière des "stars" TV avec poumon d'acier....

C'e n'était juste qu'une pirouette pour rebondir sur une des hémisphères, sinon, je n'aurai pas bougé.....

vendredi, juin 10, 2005

Replay

Ce n'est pas parce que je m'apprête à finir le 11ème tome de la Roue du Temps de Jordan qu'il m'est venue l'idée curieuse de remonter ce même temps.
Ça n'a rien à voir avec de la nostalgie non plus.

C'est juste une question de manque.
Comme un trou dans la cage thoracique, celui qu'a creusé la perte de mon disque dur et de toute ma correspondance au mois de Novembre.
Par moment, ça me prend pire que l'envie mordante d'une dose.
Alors j'ouvre Script Edit et mes archives et je régresse avec une délectation qui ne parvient pas à juguler la douleur mais qui tente de la nier.
De la gifler.
De la griffer.
De la vitrioler.

Cette nuit, c'est un peu ça.
Avec une forme de violence sourde que je tente de canaliser parce que je sens le magma monter et que je sais trop les ravages de ces coulées de lave incandescente sur le désert de mes nuits.

Mais finalement, j'ai souri.
Parce qu'il y a un an pile, je me rends compte que je posais mes valises sur une énième plate-forme de blogs après avoir tout cassé de la précédente comme de coutume.
Parce que meurtrie, parce que lâche, parce qu'insurrectionnelle, parce que claqueuse de portes et trancheuse de liens.
Tu t'en souviens, dis, Anne, ma soeur Anne ?

Le 10 juin 2004, j'écrivais ça :
Bien.
Voilà.
C'est fait.

Cartons vidés, étagères rangées, poussière faite, eau, gaz et électricité branchés.
Téléphone sur répondeur comme d'habitude.
Et pont-levis verrouillé plus que jamais.

Finalement, c'est pas si compliqué que ça de changer de lieu, changer de couleur, changer d'environnement, changer de paysage et de couleur de ciel...
De la patience. Recoller les notes une à une dans le bon ordre et avec la bonne date. Vérifier les liens. Pénible mais pas compliqué.

J'ai décidé de me mettre au vert... pardon.... au noir....
Je dois être une très piètre blogmachinchose.... je n'aime pas les contacts. Ou pas longtemps.
Toujours déçue. Toujours lassée. Toujours agacée par la bêtise et la mesquinerie humaine.
Agacée étant bien entendu une aimable litote...

Et quand je me sens "de trop" quelque part (ce qui advient très vite et pour quoi j'ai un flair infaillible), je me tais et je m'en vais.
Je n'aime pas m'expliquer. J'aime encore moins demander des explications.
Je m'en vais. C'est tout.

Du calme. J'ai envie de calme pour réfléchir tout haut.
Pas besoin qu'on vienne faire son cirque dans mes plates-bandes pour se faire mousser comme il se doit dans la blogosphère, comme j'ai pu m'en rendre compte.
C'est fou ce que les comportements ne changent pas, quel que soit le lieu ! Le mien compris !
Ce "donnant-donnant", "tu me linkes et je te linke" ou "je te linke pour que tu me linkes et si tu le fais pas, t'vas voir ta gueule à la récré !", ce marchandage de fausses amitiés, fausses complicités qui n'ont pour assise que la recherche d'un public le plus vaste possible mais malheureusement au plus petit dénominateur commun en terme de qualité....
Ce copinage de mauvais aloi, mauvais sang, mauvaises raisons...

J'en ai eu assez.
Assez de jouer avec ma peau, mes nerfs, ma chair et jusqu'à mes os dans une arène que je ne cherchais pas. Encore moins une estrade.
J'écris parce que c'est ma morphine pour avoir moins mal.
J'aime bien savoir que quelqu'un quelque part est peut-être tombé dessus mais ça s'arrête là.
Je me contrefous des mielleuseries habituelles, des "zibous", des "smooch", de toute cette guimauve satisfaite autant qu'ignorante et oublieuse et superficielle et égoïste et gluante...

Alors allez-y ! Mangez-moi.... mais recrachez-moi bien vite !
Ne me linkez pas ! Ou alors avec de grosses précautions et à bon escient.
Prévenez autour de vous pour éviter l'accident bête : "Attention ! Elle mord ou elle fuit ! Va pas lui dire un mot de travers si tu veux pas te prendre un coup de katana dans l'estomac !"...
Je dégage toute responsabilité...

Et puis je sors d'une grosse maladie qui s'appelle la confiance bloguienne trahie, une fois de plus parce que je n'apprends rien, je n'imprime rien...
Convalescente et encore un poil fiévreuse.
En cure de désintox pour oublier les chiens, les vautours et les punaises...

Pour tout arranger, avec mon sens du timing désastreux, ça tombe pile dans les 10 jours les plus importants de ma vie...
Je n'ai jamais su gérer le temps, ni mes humeurs, ni mes foucades, ni mes effondrements, ni mes lâchetés, ni mes coups de dés, ni mes sauts dans le vide.

Alors ne vous offusquez pas si je ne vous souhaite pas la bienvenue...
Ce n'est pas de l'impolitesse, c'est de la franchise.
Passant qui passe, je ne te connais pas. Je ne sais pas si tu es un ignoble salaud, une merveille d'humain ou une sombre andouille...
Je suis suffisamment inconséquente comme ça sans en rajouter en lançant un naïf "Bienvenue !" qui pourrait me revenir dans les gencives façon boomerang.
J'en viens. Merci !

J'ai quand même fait un effort : j'ai mis un très joli lever de soleil, façon Methode Coué, avec une île fantômatique et peu accessible au centre du Crater Lake en Oregon...
Une image valant mieux que cent discours..

(Source : Signature de bail)
Et je ne sais pas à proprement parler ce qui m'a fait sourire...
Est-ce la similitude du constat sur la blogosphère et des cancrelats qui la hantent ?
Est-ce de réaliser que je n'avais évolué en rien ? Que la bande magnéto est sur un éternel arrêt sur image ?
Est-ce que j'en ressens une fierté stupidement rigide ou un découragement qui justifierait a posteriori la spirale descendante à laquelle je me refuse de résister depuis bientôt deux ans ?
Un peu de tout ça, je crois.
Et pourtant, plus rien n'est pareil.
Il y a la mort annoncée de Georges qui m'a contrainte à une mort différée...
Il y a O. disparu lui aussi mais que je berce dans le nid de mes bras où qu'il se trouve, mais que j'éclaire de loin où qu'il aille...

Ce qui aurait été farceur, en l'espèce, c'est de déménager ce blog pendant la nuit vers d'autres cieux, sous d'autres vocables, d'autres horizons.
Mais comme je n'arrive plus ni à percevoir les cieux puisque les étoiles sont mortes dans mon regard.
Et encore moins un horizon quelconque puisqu'O. ne se dresse plus sur sa ligne, inutile de tomber dans un maniérisme répétitif...

Ah ! Finalement si, il y a une très légère différence.
Ce que j'ai fait il y a un an, je n'ai même plus l'énergie de le réitérer aujourd'hui...
A quoi bon...
Usée jusqu'à la corde qui me pendra.

jeudi, juin 09, 2005

Nyx

Silence défiguré par l'habitude d'une nuit d'insomnie.
Une de plus.

Chaque fois que tu prends la parole, que tu "écris" la parole, tu te voues à n'être que ce que tu es, ou plutôt à te retrouver honteusement identifiée à ce que tu n'es pas, te sentant toujours à côté et au-delà de ce que tu peux livrer de toi dans la parole ou l'écriture.
Terrible enfermement.
Figure d'aliénation.
Délicieuse et répugnante fiction d'un vrai toi.
Toi sans contours, sans noyau, sans essence, sans substance.
Toi dans ce flou, ce nuage, cette nébuleuse, insoutenable et poétique incertitude.
Mais néanmoins à l'abri de tout leurre, de toute confusion.

Le silence, c'est le champ libre à l'exigence, à l'intuition, au pressentiment d'une vérité qui toujours se dérobe à toi, toujours s'éloigne.
Tous les feux du désir et de l'espoir.
Nuées de l'intériorité.
Carence et paresse, orgueil infini qui te pousse à t'enfermer en ces nuées.
Parler, écrire, c'est consentir aux limites que tu abhorres, au prix d'une inévitable mutilation.
Mutilation, amputation, limitation, c'est le prix à payer pour que tu sois audible.
Alors quelques jeux de poignards, en regard, qu'est-ce que c'est ?
Juste une expression logique, à peine décalée.

Tout ton désir de vie, de plus de vie, de plus de vivante vie ne trouve plus à s'exprimer que dans le désir et l'acte de la mort, symbolique ou réelle, trop lente à venir et que tu te sens poussée à provoquer constamment.
Petits plongeons, bras tendu, ta lame au bout des doigts comme un aiguillon.
"Sommeil sur la plaie, pareil à du sel"

mercredi, juin 08, 2005

Les fulminants

Impossible de résister au désir de vous faire partager cette petite merveille d'analyse post référendaire, concoctée par Frédéric Lordon (déjà cité ici-bas), chercheur et économiste dont la plume-scalpel se fait virtuose pour ce qui est de disséquer les tumeurs anti-démocratiques...

C'est là : La procession des fulminants

Il est à noter que cet "abruti" (selon les critères de nos starlettes autoproclamées de la blogobourgeoisie) a fait l'impasse sur un champ d'application qui est celui de la blogosphère.
Il faut bien dire que la médiocrité du panel en rebuterait plus d'un...
Mais on peut, pour le fun, y appliquer son brillant diagnostic avec le même succès.

Ça soulage, non ?

mardi, juin 07, 2005

Des antennes à distance...

.. ou comment mon petit frère a du sentir que ça n'allait pas fort.

Il m'a envoyé ça, cette nuit.
Ça l'a fait éclater de rire. Ça m'a fait sourire.
Mais ne nous lamentons pas sur le degré d'intensité de la force côté lumineux.
Ou alors je me décide à porter une cloche à fromage en kevlar noir d'ébène et souffle comme une baleine à bosse, ce qui rendrait la communication un tantinet difficile.


Nota : à ceux qui s'inquiéteraient (ou s'agaceraient... c'est leur droit le plus strict) de l'épisode précédent, je leur signale que j'ai remis ma bague armure avant que Papa ne vienne (ce qui constitue une tenue de camouflage presqu'aussi impressionnante que le casque intégral qui fait "pshiiiit" de Darth Vador), que j'avais tellement pris d'anxios avant que je n'ai pas transpiré la moindre inquiétude pendant que je lui faisais son expresso et que la conversation fut douce et tendre, croquante dehors, moelleuse dedans.
Georges et moi méritons notre Oscar haut la main...

lundi, juin 06, 2005

Encore un instant, monsieur le Bourreau...

J'avais cette impression bizarre, trouble, comme si sa définition-même se trouvait quelque part dans un brouillard épais et que je ne pouvais même nommer.
Il ne m'appelait pas. Ou pour dire des banalités. Pas notre genre.
Pour une des premières fois, nous avions fait "finale de Roland-Garros à part", comme un couple qui s'en veut, ou comme un attelage qui doute.
Ce matin, j'ai su pourquoi.

... /...

Georges : Ah ! Au fait, ma chérie, comme je viens à Pau demain pour diverses broutilles, je passerai si ça ne te dérange pas ?
Psyché : Pas de problèmes, Papa. Je ne bouge pas. Je dirais même plus : Youpeee !
Georges : Tant que j'y suis... on m'a trouvé une ou deux petites saloperies nouvelles sur le crâne. Mais rien de grave. On les a ratatinées à la neige carbonique et c'est plié.
Psyché : ...
Georges : Il n'y a ni à s'inquiéter ni à fantasmer, crois-moi. De toutes façons, ils savent ce qu'ils font, non ?
Psyché : ...
Georges : Bon... tu es bien là, demain ?
Psyché : Je serai là. Je t'attends.

... /...

Deux ans.
Deux ans après la première de ce qu'il appelle une petite "saloperie" et qui n'est jamais qu'un carcynome malin.
Presque un an après que l'on découvre la tumeur envahissant la totalité de sa parotide gauche.
Neuf mois après avoir eu confirmation que le premier carcynome était la conséquence et non la cause du cancer de la parotide.

J'ai l'impression que le temps rétrécit tout autour de moi, qu'il me ligote de plus en plus serré, comme une immense araignée resserrant inéluctablement sa toile.
Nausée après un précipité de rêves.
Sablier de pluies acides.

Imbécile que je suis d'avoir fini par succomber aux sirènes des optimistes de tous poils, à avoir consenti à penser qu'on aurait du temps devant nous.
Je n'aurais jamais du céder.
Je n'aurais jamais du abaisser ma garde et encore moins le pont-levis.
C'est l'âme du chateau-fort de notre survie à tous deux.

J'ai vu le Laguiole brillant dans sa robe de bois précieux et de filigranes d'argent. Placide, dormeur léger de tous les dangers à côté du clavier.
J'ai ôté la bague armure de mon index gauche, l'index "sinistre", et, lentement, j'ai fait crisser la lame sur l'entrelac bleuté pour voir si j'étais encore vivante.
Cobra royal rouge sang s'enroulant autour de la phalange.
Et j'invente un nouveau jeu feuille/ciseau/pierre.
Le serpent mange l'araignée.
Il faudrait que je trouve une mangouste.

Les touches de mon clavier sont maintenant constellées de petites coccinelles poisseuses.
Je vais me coucher.

vendredi, juin 03, 2005

Follow your Bliss

Levée trop tôt pour avoir même l'énergie de plonger directement dans la désespérance coutumière et lancinante dont je fais mon pain rassis quotidien, j'ai eu la bonne idée de faire un tour chez Barnabé (lequel est un posteur matinal).
Bien m'en prit !
En deux billets réjouissants, il a eu la grâce de dépeindre ce genre de soirées qu'on a tous vécues, aux fins funambulesques et absolument pas maîtrisées, quand tout part en vrille : les verres, les tables, les T-shirts, les discussions... pour finir dans la rosée du petit matin, beaucoup plus fraîche que nous.

Pour lui, c'est U2 qui est le signal du début du commencement de la fin des haricots.
Pour Anitta, c'est la Mano.
Et pour moi, c'est les B52's... allez savoir pourquoi on a tous, comme ça, des signaux de fumée, des clins d'oeils complices, des reflexes pavloviens qui signifient en gros : "Allez zou... c'est parti... on lâche le V-Twin... planquez les gosses et les mémés !"

Dans la bande, il y en avait toujours un pour chalouper en douce vers la platine et lancer soit Rock Lobster, soit Cosmic Thing, soit Love Shack.
Et à partir de là, plus rien n'était contrôlable.
Une espèce de code à la Radio Londres... ce qui pour des B52, justement, semblait extrêmement approprié.

Alors merci Barnabé !
Parce que sans que tu t'en doutes, grâce à toi, j'ai ressorti toute ma disco des fous-furieux en question, laquelle avait légèrement pris la poussière mais que j'ai fini par dénicher, et que ça m'a maintenu la tête hors de l'eau boueuse de mes naufrages journaliers (QUE 3 anxios aujourd'hui ! Hourrah !).

Et pour finir sur une note apaisante, je colle le merveilleux "Follow your Bliss" qui ponctuait les aubes couleur lavande, une fois toutes bouteilles vidées, nos muscles et nos cerveaux épuisés... sauf quand Oï décidait de prendre sa guitare et de doubler, archi faux bien sûr, la plage du Cd.
Là, on se redressait tous en choeur pour lui lancer un vigoureux : "Oï !!! LA FEEEERME !!!"




jeudi, juin 02, 2005

Blues became


Avec un jour de retard pour cause de mal à digérer une grave colère... du genre Dies Irae en technicolor avec explosions, mitraille et tout et tout... c'est pas compliqué, en m'ouvrant les tripes, on y aurait trouvé ces fameuses armes de destruction massive que Saddam a si bien planquées... l'album de Juin.

En fait, j'ai hésité très longtemps.
Jusqu'à il y a deux jours, je pensais vous causer du dernier album d'Interpol, "Antics", excellentissime comme leur premier, "Turn on the bright lights". Ça semblait logique : c'était récent, rageur, sombre et lumineux à la fois...
Et puis m'est tombé sous la main le dernier de Yann Tiersen, "Les retrouvailles", qui m'a rappelé les plus beaux moments de son "Le Phare" avec un renouvellement certain. Sauf que pour une fois, je me suis trop laissée envahir par la mélancolie et n'arrivais pas à l'écouter sans distances...
A un moment, je me suis dit que j'allais faire un compromis bâtard en collant l'album que le dit Yann a fait avec Shannon Wright, plus énergique...
Et j'en étais là de mes expectatives quand je me suis tapée un beau coup de grisou que je ne regrette en rien parce que je n'ai pas besoin de deux tumeurs à cajoler en même temps et qu'il fallait bien en extirper une : celle de la trahison qui vous ronge comme une gangrène.
Fait.
Claquée la porte.
Jetée la clé.
Passons à autre chose...

Mais pour ça, il me fallait de l'inclassable. Et du très beau.
Très très beau.

Alors ce sera Merz.
Merz, c'est en fait une espèce de grand échalas à la tronche de rat crevé prénommé Conrad Lambert qui m'est tombé dessus en 1999. Mon disquaire favori me croche par le bras au détours d'un rayon en me glissant "Dis ma blonde, j'ai un truc pour toi, juste assez dingue comme tu aimes... ça ressemble à rien. Comme toi, quoi".
Mon disquaire me connaît TRES bien.
Et c'était Merz.
Jusqu'à présent un seul album de disponible, celui-là.
Mais il semblerait que sorte de nouveau un Merz intitulé "Loveheart".
Le problème est qu'il est introuvable ! Ni sur Amazon (que ce soit .fr ou .com), ni sur le réseau.... il n'y a que sur le site de cet olibrius qu'il en est fait mention et qu'on puisse visiblement acheter les morceaux en ligne...

Comme je n'aime pas la pochette de son premier album, je préfère vous coller un portrait du coupable et vous laisser vous régaler de cet OVNI musical pendant que je finis de panser mes plaies.

Bonne écoute.