On parlait donc du virus mortel pour la Terre, j'ai nommée : la race humaine.
On ne peut guère nier que l'Homo Sapiens est le prédateur le plus redoutable qui soit jamais survenu sur la planète bleue.
Et force est de constater que sa supposée "supériorité intellectuelle" comme le fait qu'il se soit définitivement redressé pour marcher sur ses deux jambes n'en a pas fait pour autant quelqu'un de sage, à défaut d'être "savant".
On pourra toujours m'opposer son sens de la découverte, sa capacité à l'abstraction, ses arts, je ne vois toujours pas en quoi ses productions, qu'elles soient littérature, philosophie, peinture, sculpture, architecture, musique, sciences diverses, pourraient justifier en quoi que ce soit la destruction définitive de la planète et de toutes les espèces qui la peuplent, la sienne incluse.
Les animaux s'adaptent à l'espace ou au biotope qui les fait vivre, d'instinct. Ils évoluent avec lui.
L'Homme, non.
L'Homme plie l'espace qu'il occupe à ses désirs et à son avidité sans se soucier d'un avenir qui semble ne pas le concerner.
On avait vite dévié sur cette façon qu'ont les humains de défigurer une vérité qui les dérange même dans leur vocabulaire.
C'était parti sur la polémique qui avait suivi la sortie du film allemand "La Chute" avec Bruno Ganz.
Si vous vous souvenez, les détracteurs du film estimaient qu'on avait rendu ce cher Adolph "trop humain"... mais sauf erreur de ma part, Hitler était tout ce qu'il y a d'humain ! Que je sache, il n'appartenait ni au règne animal, ni au règne végétal, ni même au règne minéral.
Or l'humain, et c'est une constante quand un de ses membres nous la joue affreux jojo, se hâte d'affirmer que "ça n'est pas humain ce qu'il a fait", ou "ça n'est pas un homme, c'est une bête sauvage". Les qualificatifs appliqués aux membres les plus détestables de notre communauté sont toujours affligés d'épithètes flatteurs du style : bestial, animal, inhumain... comme si l'Homme refusait d'admettre sa nature et n'avait de cesse de trouver un bouc émissaire ! Et, comble du raffinement, il rejette sur ses victimes coutumières le poids de sa faute. Toujours ce jeu pervers du bourreau sans courage...
Et pourtant Primo Levi a écrit "Se questo è un uomo", non ?
Et on se demande pourquoi il s'est jetté dans sa cage d'escalier en 1987, plus de 40 ans après ?
Sauf qu'on a jamais vu des bêtes tuer gratuitement, par pure cruauté, ni par machiavélisme, encore moins par idéologie.
Un animal tue par nécessité. Point barre.
Et qu'on ne vienne pas me sortir l'argument éculé comme quoi "le chat joue bien avec la souris qu'il va tuer" !
A part dénoter d'une ignorance crasse, ça ne démontre rien du tout.
Le chat joue avec n'importe quoi. Dit-on d'un chaton qui joue avec sa queue ou avec une pelote de laine qu'il fait preuve de cruauté ? Non, bien sûr ! On trouve même ça charmant. Nous sommes même les premiers à le faire cavaler après un bouchon au bout d'une ficelle !
Il n'y a strictement aucune cruauté dans la façon dont un félin se comporte avec sa proie. D'ailleurs, les chats sauvages ou les lions ou même les chats d'extérieur comme les vrais chats de ferme ne jouent pas avec leur proie : ils vont droit au but et tuent pour vivre. C'est la loi.
Il n'est que le chat domestique qui se comporte ainsi et autant dire tout de suite que c'est son atavisme qui est en cause et non une supposée cruauté. Si un chat nous semble "jouer" avec sa proie, c'est que de façon innée, il se protège. Vieux reflexes du temps de sa sauvagerie quand il pouvait fort bien se faire bouffer la patte par un rat s'il n'y prenait garde ! Alors les coups de patte incessants suivis de reculades, ce sont juste des tests, pour vérifier que la proie ne va pas vous estropier. De la prudence et de l'instinct de survie, pas de la cruauté.
Et un chat domestisque bien nourri a moins l'expérience de l'environnement hostile de ses cousins sauvages, donc double, voire triple prudence...
Bon... les chats, c'est plié...
Et revenons au petit moustachu à qui on refuse cette sacro-sainte humanité...
C'est qu'il nous gêne aux entournures ce diable d'homme (rhâââ ! zut ! On avait dit qu'il n'en était pas un !).
Et avec lui, les Pinochet, les Dutroux, les Fourniret, les Jack l'Éventreur et j'en passe !
Donc, entourloupe : s'ils ont fait ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils n'étaient pas des hommes mais des bêtes.
Râté. Marche pas. Hypocrisie. Échappatoire.
Montrer justement qu'Hitler était bien un humain comme nous tous et non une bête sanguinaire, c'est accepter de se regarder en face, de ne pas se voiler la face.
C'est surtout accepter l'idée que, oui !, ça peut évidemment se reproduire avec n'importe lequel d'entre nous.
Et faire le pas suivant, qui consiste à constater que l'humain est le prédateur le plus cruel, et non la bête. Que c'est lui le plus grand danger pour cette planète et non la bête. Et que c'est lui qui sera sa perte et l'exterminateur non seulement de sa propre espèce mais de toutes les espèces qui vivent sous sa coupe, en esclavage.
Pas par instinct, juste par irresponsabilité, avidité et égocentrisme.
Parce qu'il est tellement certain de sa supériorité et de son droit à dominer de façon absolue ce qui l'entoure, qu'il estime n'avoir de comptes à rendre à personne, pas même à sa progéniture, pas même aux générations futures de sa propre espèce.
Sans forcément avoir lu Sartre, l'Homme applique depuis toujours sa maxime puissance 10 : "L'Enfer, c'est TOUS les autres sauf moi" ce qui lui semble la justification à tous ses crimes.
Alors pour en revenir au billet précédent et au fait qu'à moins de vivre en ermite total on sait tous que si rien n'est fait, mettons dans les 20/25 ans à venir, on est FOUTU (et ce n'est pas une blague.... on sera bel et bien condamnés et avec nous le reste de la planète. Relire à ce sujet un papier de Frédéric Durand paru dans le Monde Diplomatique en décembre 2002... autant vous dire que ça ne s'est pas arrangé depuis !), effectivement, ça me conforte dans la solution VHEMT, n'en déplaise aux béats de l'espérance et aux autruches de tous
C'est bien la seule façon de se comporter autrement qu'en irresponsables égoïstes et, pour une fois, on ferait preuve d'un réel désintéressement dans notre comportement vis-à-vis du monde que nous ne sommes pas les seuls à occuper, il me semble, et qui disparaît inéluctablement de notre fait...
Parce qu'autrement, je ne comprendrais fichtrement pas qu'on me fasse la morale au sujet de mes pulsions suicidaires alors que les mêmes qui me montrent du doigt se comportent comme les chefs du Temple Solaire ou de la secte Aum ou du Temple du Peuple au Guyana en 79.
Libre à eux de s'accommoder du suicide collectif.
Je préfère le néant individuel et librement consenti.
Et pour finir sur une note (cynique... forcément cynique) mais néanmoins désinvolte, un petit générique de fin du monde...
R.E.M - It's the end of the world as we know it (and I feel fine)
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