Encore merci à la saleté de dogue qui s'est mis à hurler à la mort sous mes fenêtres à sept heures du matin alors que j'avais, non sans douleur, réussi à fermer les yeux à cinq...
Le problème avec les matins, même si comme aujourd'hui ils sont radieux comme toujours après les périodes d'orage, c'est qu'ils sont silencieux jusqu'aux dix heures imposées.
Quoique mes voisins ne se soient jamais gênés pour rompre la règle tacite de toute vie en collectivité et qui veut qu'on s'arrange pour ne pas sortir l'aspirateur ou la perçeuse électrique avant les dites heures fatidiques, je n'ai jamais pu me résoudre à imiter leur mufflerie.
Or, le silence, quand il est imposé et non choisi, c'est une belle cochonnerie qui vous ferait dégringoler tout baromètre intérieur dans la tranche "Pluie, neige, tempête".
Demandez-donc un peu à Florence Aubenas !
Levée trop tôt et astreinte au silence radio, je ne peux donc me lancer dans rien qui soit une activité dérivatrice, genre ménage à fond (souverain contre l'amoncellement de nuages de haute-dépression), et encore moins accompagner le dit ménage (dans mon cas et vu l'état de l'appart laissé en jachère depuis 6 jours, ce serait plutôt de l'ordre des Grands Travaux) d'une bande-son qui aille avec : soit quelque chose qui fait sautiller, qui ne prend pas la tête et tente de vous rendre vaguement et très provisoirement euphorique si on n'oublie pas les anxiolytiques qui vont avec.
Alors j'attends.
J'attends en priant obscurèment pour que les minutes s'égrènent le plus vite possible, en espérant que la nuée de vautours dans ma tête ne se mette pas à planer trop bas, que ces charmants volatiles ne me crèvent pas les yeux avant l'ultimatum que je guette sur l'écran de la freebox.
Parce qu'à 10 heures pétantes, je mettrai l'intégrale des B52's à fond, je bondirai sur l'aspirateur cacochyme mais du moment qu'il avale ce que je lui demande d'avaler, je ne fais pas de gérontophobie envers les appareils ménagers, je sortirai les gants rose bonbon, les liquides divers, les éponges, les serpillières, les chiffons, les vapos et tout le saint frusquin.
Bref, tout ce qui vide la tête de toute pensée un tant soit peu analytique.
En être réduite à ça... il ne faut surtout pas que j'y pense parce que ça va m'abattre comme le chêne de la fable...
Trouver une égérie, une muse, une symbolique pour oublier que ce qui me sauvera des démons qui rôdent n'est que de l'ordre basique de la stupidité et de la vacuité érigées en art... ménager.
J'ai trouvé !
Aujourd'hui, je suis ça :
Edit 10:01 : GOOOOOOOOOOOO !
Love shack Remix - B52's
Vous êtes au bureau, mettez le casque.
Vous êtes à la maison, à fond les basses...
Vous êtes au bureau, mettez le casque.
Vous êtes à la maison, à fond les basses...
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