Tu es coutumière des paris bêtes.
Le genre à se dire "Si la feuille de platane tombe à droite du tronc, tu recevras une bonne nouvelle...".
Rien n'est plus propice à ce genre de stupidités qui en disent long sur ton état de destruction que ces longs week-end interminables que tous attendent.
Sauf toi, bien sûr.
Tu t'es sentie t'enfoncer au fur et à mesure des minutes, des heures, des jours.
Et ce n'est pas de cliquer sur la page des statistiques de ce forum caché, connu de vous deux et déserté, toutes les deux minutes, dans un mouvement qui passe progressivement du saccadé à l'impatient, puis de l'impatient à l'automatique, et de l'automatique au psychotique, qui adoucit la torture de l'attente.
"S'il apparaît dans les Stats ce week-end, c'est qu'il est vivant et qu'il pense à toi..."
72 heures dans un fauteuil. Il y a beau temps que tu as cessé de compter les minutes, les bouteilles d'eau et les Xanax.
Résignée et au bord de hurler dans ce silence sidéral, tu t'es même résolue, en fin d'après-midi, à appeler ta mère dont tu sais bien qu'elle va t'abreuver d'histoires insignifiantes.
Tout plutôt que ce silence-là.
Entendre des mots, des phrases.
Faire sortir un son de ta gorge desséchée par l'angoisse.
Juste ça.
Et puis t'enfouir de nouveau sous la couette, dans le noir complet pour ne plus laisser ta main se crisper sur la souris dans ce va-et-vient pathétique.
Quand tu t'es réveillée, l'oreiller furieusement enlacé par tes deux bras en sueur, tu as mis du temps à réaliser qu'il faisait nuit.
Tu as hésité une minute à refermer les yeux avec un ou deux somnifères comme compagnons de cauchemars mais tu t'es tout de même relevée pour vérifier tes mails.
Machinalement, tu as cliqué sur l'onglet "chevalet de torture" en l'actualisant.
Il était 23 heures 26...
Tu venais de le croiser à 8 minutes près...
lundi, mars 28, 2005
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