Je parlais l'autre jour des contraintes nouvelles que devaient être traitements divers et prises quotidiennes de médicaments avec mon grand Georges de père.
Il a dit quelque chose sur laquelle j'ai glissé, soit parce que je ne voulais pas, soit parce que je ne pouvais pas l'entendre.
Ça me revient maintenant comme me revient ce sentiment diffus de lâcheté en moi depuis jeudi.
En gros, il disait que pour un type de 40 ans se devait être effectivement pénible et agaçant mais qu'à son âge et pour 3 ou 4 ans, il le vivait dans une forme d'indifférence blasée, voire de je-m'en-foutisme.
POUR 3 OU 4 ANS.
Je l'ai très bien entendu et j'ai fait l'impasse.
Déni total.
Autruche.
Je suis passée à autre chose.
Alors bien sûr, je ne sais pas si son pronostic provient d'une information médicale que lui aurait donné le cancérologue ou si c'est de son initiative qu'il a calculé son espérance de vie.
Pas non plus le courage de le lui demander.
Pas encore, en tout cas.
En funambule avertie, j'ai trop peur que mes questionnements le fassent choir de son propre fil.
Donc je reste là, les bras ballants et les mains vides, avec cette lâcheté, cette fuite, cette démission, plantées dans mon coeur comme autant de dagues empoisonnées.
Malaise.
Du coup, une plaisanterie de 101010 m'a donné l'idée d'un contournement, comme une offrande à mon père pour lui demander pardon, comme une façon de me racheter pour cette inertie de la fuite : coming-out spécial "non-vies antérieures" ...
Vertige, nausée, dégoût : c'est comme si j'avalais un vomitif pour expulser un enfant mort-né.
10 contre 1 que la femme qui habite un fauteuil va sourire..
dimanche, mars 13, 2005
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