Tu marches en regardant tes pieds. Obstinément.
C'est idiot. Il fait beau. C'est bon de marcher le nez en l'air dans un vent doux, de sentir tes cheveux se soulever et danser au rythme de tes pas. Lève le nez, bon sang !
Voilà.
Tu l'as fait.
Prudemment, tu as relevé la tête...
Rien. Il en se passe rien. Des bipèdes te frôlent. Tu ne les vois pas. Tu ne les regardes pas. Tu regardes devant toi et tu ne vois que tes pieds tout en bas, là-bas.
Concentre-toi.
Ça y est. Tu vois des murs, des maisons, du béton, de la pierre, du plastique, des feuilles, des troncs, des bancs, des lampadaires, des parc-mètres, des lignes blanches, des panneaux, des nuages...
Des nuages sombres, juste dans ta ligne de mire.
A moins que ce ne soit toi qui soit leur coeur de cible.
Tu voudrais revenir au temps où tu avais la patience de l'inconscience, avant la lucidité, avant l'enfermement.
Tu voudrais tant revenir au temps où tu n'avais même pas conscience de la noirceur des nuages.
Existaient-ils, d'ailleurs ?
Revenir au chateau. Retourner dans la citadelle.
Au lieu de ça, tu restes tétanisée, à regarder les ténèbres s'approcher et t'avaler.
mardi, novembre 02, 2004
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