samedi, octobre 23, 2004

Elle va où elle veut...

Tu ne sais pas trop vers où tu dérives, là...
A quoi cela rime-t'il de créer des blogs successifs juste parce que tu n'assumes pas les liens aux autres ?
Juste parce que tu ne veux pas être en position de devoir rendre des comptes si tu décidais de lâcher prise ?
Ne pas se sentir liée affectivement, même de façon virtuelle et littéraire, avec des lecteurs putatifs auxquels tu pourrais t'attacher, qui pourraient te retenir par culpabilisation ou par empathie.
Pouvoir partir sans crier gare, sans dire "pouce", sans prévenir. C'est une obsession dont tu n'es guère fière (il faut bien dire que tu n'es fière de rien pour ce qui te concerne et que le dégoût de soi est la constante dans laquelle tu tâches, sans succès, de ne pas te complaire).

Ça tourne au ridicule absolu.
Tu as créé en parallèle un autre blog, muet, vide, mais quand même là au cas où...
Mais l'un comme l'autre ont finalement la même signification, la même essence : le refus de la vie. De ta vie telle qu'elle n'existe pas ou plus.
En être consciente ne te dédouane pas, ne te console pas, ne te soigne pas, ne te justifie pas.
Ne t'excuse pas, non plus.

Mais comment continuer à partager ce qui n'est pas partageable ?
Comment faire visiter des lieux où il n'y a rien ?
Comment dire :"Voilà. C'est ici. C'est le monde où elle vit. Un monde où il n'y a rien. Un monde qui n'existe pas mais qui est tout de même réel. Qui a tout de même un poids, une couleur, un sens ou un non-sens, une épaisseur, une histoire, une douleur." ?

Le silence ou les mots. Le silence et les mots.
L'écriture est un silence.
Des mots qu'on ne prononce pas ou plus.
Même scansion. Mêmes blancs. Même rythme. Même respiration du silence dans les mots qui se lisent mais ne se disent pas.
L'écriture comme symptôme d'une parole qui agonise.

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