mercredi, juillet 20, 2005

Pas envie

Elles sont lavande.
Comme tous les soirs après quelques jours d'orage.
Elles sont lavande et à peine discernables sur un fond de ciel qui s'évanouit dans les mêmes tonalités.
Tout est assorti.
L'esprit, la teinte, la transparence, l'état de mon coeur.
Rien de solide, tout dans cette espèce d'état second ridicule et pitoyable.

Je les vois se perdre au fur et à mesure que j'écris.
Il me suffit de tourner la tête de quelques degrés vers la gauche.
A chaque fois que je fais ce mouvement, je constate une disparition, un affadissement.

A chaque fois.

A chaque fois, il y a quelque chose qui s'évanouit.
A chaque fois, il y a un ange qui cesse de battre des ailes.
A chaque fois, il y a l'image figée d'un autre lac, d'une autre ligne d'horizon, d'un autre pays.
A chaque fois, il y a un silence qui s'appesantit et prend toute sa place.
A chaque fois, il y a ce pays qui n'est qu'à moi, ce pays où rien n'existe, ce pays qui n'existe pas, ce pays qui brûle en permanence et dont nulle cendre n'est productive.

Je n'arrive même plus à écrire.
Tout ce qui sort de ce clavier me semble fade, déconstruit, inintéressant.

J'écrivais mieux "avant".... dans la douleur intense.
Depuis que je me "soigne", je suis devenue d'une banalité qui m'écoeure.

Ça y est.
Elles ont presque disparu.
Leur masse se noie quasiment dans la palette du ciel.
C'est quand que je me noie ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est bien connu il faut souffrir pour bien ecrire...