jeudi, mai 19, 2005

Mea culpa




"You are not a beautiful and unique snowflake.You are the same decaying organic matter as everyone else, and we are all part of the same compost pile."
Chuck Palahniuk - Fight Club



Je vous préviens : ça ne va pas vous plaire...
Tant pis. Il faut que ça sorte d'une manière ou d'une autre.

Ces derniers jours, tel un gri-gri vaudou, j'ai lu et relu "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier" de Stig Dagerman.
Je ne vois pas comment lui échapper puisqu'il est non seulement en lien dans ma colonne mais perpétuellement sur moi dans mon portefeuille.

Si j'écris, c'est pour m'approcher d'une vérité qui risque toujours de m'expulser de son centre, parce qu'elle ne supporte pas qu'on ose s'aventurer aussi loin dans les chemins de la compréhension comme de l'incompréhension.

Le suidice est une manière comme une autre de quitter la vie.
Dagerman pensait que le suicide était la seule preuve de la liberté humaine.

Le suicide n'est pas un sujet morbide, ce n'est pas non plus quelque chose d'absolument incompréhensible, d'indicible, d'inavouable.
Le suicide n'est pas un mode de vie, un geste lâche, un simple abandon.
Le suicide est un acte accompli le plus souvent dans la plus terrible des solitudes. Mais pas toujours.
Il est l'aboutissement d'une reflexion, parfois longue et pénible.
Souvent, en fait.
Au terme de cette reflexion, l'individu pourrait décider de poursuivre sa vie, mais ce n'est pas toujours le cas.
Le suicide n'atteint pas seulement les couloirs de la raison. Ainsi, on ne peut pas dire qu'il y ait des suicides philosophiques ou totalement rationnels.
Le suicide est ailleurs, hors philosophie.

Il y a pour donner un sens à notre existence, des centaines de solutions.
Une religion peut faire l'affaire (râpé en ce qui me concerne).
Une femme ou un homme peuvent nous maintenir en vie.
Une parcelle d'espoir.
L'autre.
L'ascèse.
L'orgie, les plaisirs, la liberté toute proche.

La mer ou l'océan et ses vagues.
Une clairière ou un lac de montagne.
Un film, une poésie, une lettre, une carte postale qu'on serre convulsivement contre son coeur, une photo, une promesse, faite il y a deux jours comme il y a deux cent mille ans.

L'humain s'accroche à du sens. L'humain invente des sens.
Ce qu'on oublie de dire, ce qu'on oublie de signaler, c'est que toutes ces solutions ne sont jamais là devant nos yeux écarquillés de consomateurs compulsifs..
Jamais.
Devant nous comme des marchandises dans des magasins.
Il ne suffit pas de tendre la main.
Il ne suffit pas de demander pour avoir.


On pourrait dire la même chose de l'amour de soi.

Il faudrait que nous puissions nous oublier.
Beaucoup.
Et l'humain n'est pas toujours en mesure de s'oublier. Il lui arrive d'en être strictement incapable...

La mémoire de ce que l'on est peut figer l'être au point de l'empêcher d'exister.


Edit du matin pas franchement frais
: (3:20 quoi...) :

Euh.... Je ne retire rien mais je ne me sens pas franchement bien d'avoir craché mon venin comme ça....
Alors je module avec ce qui me tombe sous la main....
Oui... je sais... c'est fantastiquement dérisoire....
Mais faudrait savoir ce que vous voulez aussi ! Quand je déconne, vous battez des palmes tout en me demandant en coulisse si "ça va vraiment bien ? t'es sûre ?", et quand je ne déconne pas... pareil !
Résumé :
Non, ça ne va jamais bien.
Oui,
j'aime bien déconner quand j'ai bu.
Non
, ça ne peut pas être mieux demain qu'aujourd'hui.
Oui
, Georges m'a appelée aujourd'hui et on a causé d'Emir Kusturica pendant une bonne heure.
Non
, je ne me passe plus autant le Liebestod du Tristan und Isolde de Wagner en boucle comme ces dernières semaines. Litanie récurrente.
Oui
, j'ai une idée de l'album de Juin si je suis toujours là.
Non
, je ne le vous dirai pas...


Donc.... les Beastie Boys pour remettre les esprits échauffés au mode "je ne suis peut-être qu'un beau V-Twin mais je sais me tenir, môôôôa"...
Sabotaaaaaaaaaaaage !



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