Il y a quelque chose d'incongru, voire d'indécent, soyons clair : d'obscène, à faire semblant ainsi (parce que c'est faire semblant ! Même si vous ne faites pas semblant, même si j'écris sans faire semblant et que vous lisez sans faire semblant...).
Je vous ai balancé dans les gencives le texte d'Étienne Chouard... mais dans le fond, qu'est-ce que j'en ai à fiche ?
N'ayant nulle intention de perdurer plus qu'il ne sera nécessaire (autrement dit la disparition de mon père après celle d'O.), pourquoi est-ce que je continue à me maquiller d'un semblant d'engagement qui me tient aussi peu à la peau que le cocon nutritif du papillon qui s'évade ? Juste une capsule utilitaire ! Une peau factice dont la transparence n'a d'égale que ma propre inutilité.
Je devrais vous demander pardon.
Mais je ne le ferai pas.
Teigne un jour, teigne toujours....
Je le devrais pourtant.
Si j'étais "conforme".
Parce que je vous aliène, même involontairement, dans les spires de mes pensées.
Les blogs, pour moi, ont toujours été de cette nature : une forme de lien à la fois voulu et refusé.
Mais tu es grand, mon lecteur ! En tout cas, je l'espère !
Donc libre à toi de claquer la porte !
Voulu, parce que dans mon orgeuil, ma prétention à "exister" sans "vivre", je ne réalise pas vraiment que je finis par ne vraiment faire semblant d'exister que pour l'autre ou par l'autre, (j'ai mis deux heures à transformer le "on" en "je"... aucune fierté là-dedans... juste de la vérité.. mais je vous dis pas le travail d'humilité !).
Refusé, parce que je ne peux faire confiance à personne, même pas à moi, surtout pas à moi, et à la violence de mes attachements ou de mes engouements.
Noeud gordien où se mêlent une part de prétention, une part d'orgueil, de fierté, une part de compassion, une part de générosité, une part d'absolu.
Et c'est toujours l'absolu qui gagne chez moi.
Même s'il me détruit du même coup. Qu'importe.
Et maintenant que je me suis copieusement vautrée devant vous, en une indécence que je ne regretterai que dans deux jours, le temps de réaliser l'énormité de la chose, je m'en va enlacer les volutes très Art nouveau, à la Mucha, des variantes que vous offrent traitreusement ces délicats pourcentages qui font tout le charme de certaines bouteilles....
PS : Ô pétard ! Je tombe sur Canal+ ! Y'a Edouard Baer.... et là je me dis qu'on se rencontre par hasard, qu'en une demi seconde il a la révélation de sa vie, qu'il tombe, livide, à mes genoux, devant moi, qu'il me clame qu'il ne pourra JAMAIS vivre une seconde de plus sans moi..... et je le plante là avec un rire narquois et un haussement d'épaules des plus dédaigneux .....
Plus conne, vous connaissez ?
vendredi, avril 15, 2005
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