Bærinn minnLe front collé contre le voile d'organza couleur prune, tu t'emplis du chatoiement du lampadaire jaune, déformé par les reflets métallisés du tissu...
bærinn minn og þinnRien ne te rafraîchit. Rien n'assouvit ta soif. Même pas le souvenir de ce rêve échevelé de la nuit dernière quand tu retrouvais O. dans d'improbables circonstances...
sefur sæll í kyrrðLa voix de Bjork irradie dans la moindre de tes fibres, comme l'echo d'un media froid et pourtant brûlant...
fellur mjöllClignotent les deux petits voyants de ton répondeur. Rouge. Vert. Rouge. Vert. Rouge. Vert...
hljótt í húmi á jörðA force de les fixer, au bord de la folie, tu n'en discernes plus ni les contours ni les couleurs qui se mêlent dans une sarabande ironique et provocante...
grasið mittA quoi bon lire les messages ? "Monsieur Wanadoo informe Mademoiselle Psyché que le prélèvement de son compte a changé. Madame la secrétaire du cabinet immobilier demande à Mademoiselle Psyché de régler son loyer au plus tôt"...
grasið mitt og þittEt tu hésites. Effacer les messages qui te raccordent à cette planète folle comme les filins d'outrage qui amarrent les goélettes aux quais ?...
geymir mold til vorsOui, mais si tu effaces les messages, le répondeur mettra 5 sonneries au lieu de 2 avant de décrocher...
Hjúfrar lindTu sais bien que jamais l'appel rêvé ne se faufilera au gré des cables numériques jusqu'à la tête de ton lit mais tu sais aussi que tu n'es pas en état de supporter 10 secondes supplémentaires de souffrance...
leynt við brekkurótAlors tu laisses les deux voyants clignoter. De toutes façons, tu ne les distingues même plus au travers du rideau de larmes...
vakir eins og viðEt tu quittes la baie vitrée. Roulée en boule, position foetale. Berçant ta douleur dans le nid de ton corps. La caressant comme un animal à apprivoiser...
lífi trútt"Là... tout doux... tout doux... ne montre plus les dents comme ça... je veux faire la paix avec toi, Madame la Douleur..."...
kyrrlátt kalda vermslElle arrête de gronder. Si tu t'y prends bien, peut-être finira-t'elle par ronronner...
augum djúpsEt on dirait que tu goûtes un bruit à nul autre pareil, le son de sa voix qui te remplit toute...
útí himinfyrrðBavarder, batailler, ne pas respirer, conjurer, bavarder... et puis devant le corps opaque de la torture quotidienne, répéter, se répéter, deux fois, cent fois, mille fois, pour conjurer le vide, l'absence, l'appel du silence...
starir stillt um nóttTu ne peux pas parler mais tu ne peux pas te taire...
Langt í burtEt le monstre aux yeux vairons, l'un rouge, l'autre vert, qui continue à te narguer en silence... muet comme les tombes...
vakir veröld stórOù la paleur de son front ? Où ses silences gênés ? Où ses hésitations troublantes et maladroites ? Où les fulgurances de ses larmes ?
grimmum töfrum trylltAlors tu te roules dans le voile d'organza comme dans un sari funèbre...
eirðarlausTu sens crisser sa texture un peu rêche contre tes joues...
óttast nótt og dagRouvrir les yeux. Regarder ton plafond et le monde au travers de ce filtre émouvant qui rend ta vision trouble...
augu þínComme ces lentilles colorées que tu as achetées pour voir si maquiller ton regard était un masque efficace...
óttalaus og hreinNe plus être toi et rester toi...
brosa við mér björtTon Perspex Dome...
Vonin mínLa panthère qui vit avec toi vient interrompre ta spirale descendante de son exigeance de caresses, charnelle jusqu'au bout des griffes...
blessað brosið þittElle t'offre, placide, la profondeur de ses pupilles moirées pour t'y perdre et t'y ressourcer...
vekur ljóð úr værðElle se moque bien de tes gouffres mais elle les comble sans une once de respect, impérative et détachée...
hvílist jörðBoule de poils contre boule de souffrance...
hljóð í örmum snæsQui gagnera ?
liljuhvítElle vibre quand tu t'évanouis, elle vit quand tu t'effaces...
lokar augum blámEt le cyclope clignotant se tait obstinément...
litla stúlkan mínRépondeur : 1
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