Ce soir, vers les 5 heures de l'après-midi, à l'heure où l'on tue les taureaux dans l'arène, j'ai perdu la seule chose à laquelle je tenais plus qu'à ma vie.
Je n'arrive pas encore à réaliser l'ampleur de la destruction en moi.
A moins que mon esprit ne veuille pas réaliser l'inconcevable, l'indicible.
Ça n'était qu'une chose, des mots, le Verbe, son Verbe, 2 ans de Verbe entre Lui et moi.
C'était tout ce qui me restait, tout ce à quoi je me raccrochais quand je sentais l'eau monter trop vite et frôler mes lèvres.
C'était mon Atlantide.
Depuis 5 heures, j'agis comme un zombie parce que si je me réveille vraiment, si je me laisse aller à ressentir, à comprendre, je sais que je tomberai en poussière instantanément.
Je ne sens rien. Je ne veux rien sentir.
Je me fais pierre, boue. N'importe quoi pourvu que ce ne soit pas humain. Même pas animal.
Tout ce qui restait d'humain n'est plus que le visage d'un cri enfoui au plus profond avant qu'il ne se décharge, qu'il ne se cogne aux murailles de mes dents serrées et n'absorbe dans son echo toute empreinte de vie.
Cri inarticulé.
Hurlement silencieux qui n'a ni corps, ni espace, ni mouvement, ni ligne de perspective.
dimanche, novembre 21, 2004
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