mardi, novembre 30, 2004

En deux mots comme en mille, la vulgarité en moins... ¡Ya Basta!



Nyx

Ô mes nuits, ô noires attendues
Ô pays fier, ô secrets obstinés
Ô longs regards, ô foudroyantes nues
Ô vol permis outre les cieux fermés.

Ô grand désir, ô surprise épandue
Ô beau parcours de l'esprit enchanté
Ô pire mal, ô grâce descendue
Ô porte ouverte où nul n'avait passé

Je ne sais pas pourquoi je meurs et noie
Avant d'entrer à l'éternel séjour.
Je ne sais pas de qui je suis la proie.
Je ne sais pas de qui je suis l'amour.

Catherine Pozzi


"Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience"
Je ne vous laisse rien à penser...

vendredi, novembre 26, 2004

Retour à l'essentiel

Georges : Salut, fille de moi, c'est père de toi.
Psyché : Bonjour, Papa.
Georges : Tu n'as pas appelé hier... c'est à cause de ce que je t'ai dit mercredi soir ?
Psyché : Non, non, Papa. J'étais juste très fatiguée.
Georges : Sûre ? Tu sais, je ne voulais pas t'inquiéter. C'est juste que j'avais ça au fond de la gorge et qu'avec cette saleté de parotide en moins, j'ai plus de mal à déglutir... on va dire ça comme ça, hein ?
Psyché : On va dire ça comme ça, Papa. Tu as raison. Je préfère quand tu fais de l'humour, même noir...
Georges : Tu ne m'en veux pas alors ?
Psyché : Je ne t'en veux jamais d'être toi, Papa.
Georges : Ah ! Je te la retourne, celle-la ! Au cas où tu aurais des scrupules...
Psyché : Mais non voyons ! C'est juste qu'être soi, parfois, c'est pas la meilleure solution. Ou c'est pas toujours le bon moment. Ou le bon auditoire.
Georges : Hum... je dois le prendre comment ?
Psyché : Comme une marque d'amour, Papa. Juste de l'amour. Rien d'autre.
...

mercredi, novembre 24, 2004

Vindiou ! (version 2.0)

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... Et avec le bol que j'ai, je ne peux même pas me le faire payer par Bouygues ou Saint Gobain comme une vulgaire serveuse de soupe/porte-serviette....
A mon tour... zut, crotte, quoi ! :"La vie est trop injuuuuuuuuuusteuh !!!"

Vous noterez que j'ai quand même opté pour une ravissante souricette noire et rouge, couleurs d'un drapeau que je brandis bien haut sous le nez des agenouillistes, des vrais publicistes, des faux journalistes, des casse-bonbons-istes en général et en particulier, et que je compte bien dresser à mordre férocement les précédents cités en ne l'élevant qu'à la viande crue quoique légèrement faisandée pour que la pauvre bestiole s'habitue doucement à les reconnaître à l'odeur...

Et dire que moi, pendant que Souricette Satanique se régalera de gibier, je vais manger de la coquillette à l'huile d'olive pendant 1 bon mois avec ce genre de plaisanterie douteuse que seules savent concocter ces saletés de composants électroniques même pas foutus d'avoir opté pour la vie éternelle...
Sans compter le boulot à monter le bouzin en esclave, récupérer les données qui restent utilisables, diagnostiquer la vérole de DD en train de passer l'arme à gauche au moment même où je cause dans le poste (qui plus est avec un manque de discrétion qui n'a d'égal que l'ego des Grandes Journalistes ou le vrombissement insupportable d'un ventilo à l'agonie !), réinstaller les outils graphiques/bureautiques/autres et rattraper la semaine de turbin perdue...

Il y a des jours particuliers où on serait presque tenté de croire en la colère divine... juste une fois comme ça.... pour contempler les nuisibles ordinaires se tordrent avec moultes hurlements déchirants et insupportables de stridence dans les flammes éternelles et rougeoyantes d'un Enfer à côté duquel celui de Dante ferait figure de Pays des Bisounours ou de Candy la Couillonne à Couettes...

Edit du matin (banquier chagrin...) : Foin d'avarice ! Ma casse-bonbon n°1 vient de rencontrer ma casse-burnes n°2 en direct Live ! J'étais aussi émue que devant Bush baisotant la Dinde de Noël, dis donc !
Et comme quand deux casse-bonbons se rencontrent, elles décuplent leur capacité naturelle à me faire m'espatafler de rire devant la vacuité sidérale de leurs cerveaux conjoints (elles viennent d'ailleurs de décréter de concert qu'elles étaient des ex-surdouées et vas-y-donc que je me congratule à tire-larigaut ! Faut dire que je ne vois vraiment que ça pour les consoler d'être aussi cruches, les nuisibles !), j'ai décidé de fêter ça en élevant le niveau et rajoutant 15 euros de plus pour un graveur DVD plus costaud...
Ahhhhhhh ! Mais faut bien ça !
C'est juste le timing qui laisse à désirer ! Elles ont quand même mis 4 mois à se tomber dans les bras l'une de l'autre, sévissant pourtant sur la même plate-forme !
Mais c'était tellement grandiose que ça valait le coup d'attendre....

mardi, novembre 23, 2004

Billet absolument pas journalistique...

Peu au fait de ce qui agite le bocal de la blogosphère, je ne découvre qu'aujourd'hui via Bonoblog et son art du lien pertinent, l'affaire Anne Imbert.
Bête et disciplinée (ben oui... blogueuse... donc forcément rapace "derrière son bureau traquant l'information et la piratant chez les autres"... faut suivre, un peu !), je tombe sur le billet de nanoblog, son échange de courriels avec la dite Anne Imbert... et je remonte et je remonte et je remonte pour arriver à comprendre ce qui peut bien si fort agiter ce petit monde.
Bien m'en prit !
Il y a quand même de quoi avoir une belle érection... oups ! Pardon ! Je voulais dire son équivalent féminin : un fou-rire magistral...

Je ne le répèterai jamais assez : je suis "bonne" façon Haroun El Poussah.
Donc je vais reprendre l'article initial de Dame Imbert et son mail à nanoblog et me fendre d'un petit commentaire de texte succinct (je n'ai tout de même pas que ça à faire et puis j'ai trop de boulot à "traquer" une information que je suis incapable de "digérer"... non mais !)
Allons-y Alonzo, ça va être rock and roll...
(Nota préliminaire : j'ai gardé "l'orthographe" et la "syntaxe" originales de notre "journaliste" pour le fun... pas pour le plaisir parce que ça m'arrache les yeux !)

Aux USA, plus que la victoire de Bush sur le démocrate John Kerry, c'est celle des blogger !
(La suite de l'article va démontrer exactement le contraire de ce que sous-tend le titre mais ce n'est pas grave... le tout est de faire un "chapeau" d'accroche qui arrache, coco ! Ça c'est du journalisme d'investigation !)

Il fallait s'y attendre, l'arrivée du film de Ben Laden en grand méchant loup allait raviver les terreurs dans les campagnes américaines. Mais cette soirée des élections, made in US, avait un petit goût de e-folie ! Et l'entrée en jeu des blogger et de leur délire webbiens (notez la stigmatisation préalable et si journalistiquement sérieuse : un blogger délire... c'est dans sa nature intrinsèque visiblement puisqu'on ne daigne vous expliquer le pourquoi du comment d'une telle affirmation, encore moins vous fournir les preuves d'une telle assertion qui a du demander des mois d'enquête) a permis de pimenter un résultat couru d'avance et pourtant serré (Waow ! Arriver à dire tout et son contraire en deux compléments d'objets, ça c'est savoir ratisser large... chapeau !). Mais vous avez dit blogger ! «qu'est ce est ce donc ?»(Ouch ! J'ai du la relire 10 fois celle-là pour finir par ne toujours pas comprendre...).

Un blogger a un site de news et se dit journaliste (Ah bon ? Ben zut alors.... j'ai un site de news et je me dis journaliste... et schizo en plus parce que je ne m'en doutais même pas !)... mais je vous rassure tout de suite (Non, non... n'essayez même pas... vous vous feriez du mal...), nous ne le voyons jamais aux conférences de presse (Dame Imbert, oui ! Surtout celle de Bouygues ! Au fait ? Vous avez noté le "nous" ? Compères et confrères, ralliez-vous à mon panache blanc ! NOUS sommes attaqués !), ni aux petits déjeuners (Ouch ! La vie de journaliste est vraiment trépidante ! Et avant les "petits déjeuners" ? On pourrait avoir des détails ?), déjeuners (Anne ! M'enfin ! Et votre régime !), diners des fédérations ou des industriels (Alors là, je m'incline.... ce n'est plus du journalisme, c'est un sacerdoce, une vie toute axée dans le sacrificiel, un chemin de croix pour lequel nous devrions tous tomber à genoux en signe de reconnaissance éperdue, nous autres "blogueurs" avec nos sandwichs riquiquis, calfeutrés dans nos bureaux... d'autant qu'il est bien connu qu'une information véritablement fiable dénichée à la sueur de la petite cuillère en argent des banquets de la Colas est seule digne de confiance !). Encore moins aux visites d'usine ou de chantier (Le casque jaune canari vous sied-il au moins ? On ne dira jamais assez la torture pour la véritable journaliste d'investigation qu'est le massacre de sa permanente par le port d'aussi disgracieux accessoires ! Mais que voulez-vous ! C'est ça, le métier de journaliste ! Il faut savoir faire des sacrifices pour le bien de "l'intelligence et la polémique"). Un Blogger reste derrière son bureau et traque l'information.... chez les autres. (C'est bien ce qu'on vous disait : un blogueur n'a même pas le courage de petit-déjeuner après une nuit torride, ni de déjeuner quand il a fini le petit-déjeuner coquin, encore moins de s'harnacher d'une robe du soir pour aller vaillamment tenir son rang dans des dîners... pffff... et ça se dit "journaliste" ! Pire ! Il n'a même pas le courage, ce cloporte, d'accepter avec grâce le séminaire tous frais payés à La Mamounia que lui offre Saint Gobain, seul vrai lieu de l'information digne de ce nom ! Un comble, non ? On vous le dit : un blogueur TRAQUE.... c'est du vicieux, de la sale bête, du sournois, du puant.... le Gollum des temps modernes !)

Véritable phénomène de la e-économie, où même l'information factuelle ou conceptuelle n'a plus de valeur (Second scoop de LA journaliste ! Un blogueur et sa page perso sont dans l'e-économie comme elle avec son site de publi-rédactionnel ! Puisqu'on vous le dit, voyons !), puisque vous la trouvez gratuitement (la preuve ! Vous me lisez ! (On aurait eu tort de rater une telle occasion de franche rigolade, avouez...)), le blogger vit des écrits des autres (Vampire ! Maman ! Ça y est ! Je suis Vampirella ! Mon rêve !.... merci mon Announette....), ne les digérant même pas (Dame Imbert, bravant tous les dangers, est allée elle-même vérifier en se faisant miniaturiser que nous n'avions effectivement pas de tube digestif... déjà qu'on n'a pas non plus de cerveau ! Tout ceci n'est que pure logique journalistique évidemment...) pour vous les restituer tels quels (Beurk ! Mais c'est absolument dégoûtant ! Non seulement on "pique" le travail des autres mais on pousse l'outrecuidance jusqu'à ne pas déformer les propos qu'on reproduit, ne pas les tronquer, les respecter, quoi.... des vandales je vous dis ! Pas un journaliste sérieux n'aurait l'idée saugrenue de respecter l'oeuvre d'un autre !). Sur le web, je vous rassure, nous sommes tous un peu des bloggers (Non, non... vous ne nous rassurez toujours pas mais c'est gentil d'essayer... ou stupide d'y croire ! Et puis ne le répétez surtout pas à ma mère ! Elle croit que je suis Serial Killer !)... Dépèches AFP et communiqués émanant des industriels vous sont resservis sans réécriture (Effectivement, la plus grande marque de sérieux journalistique consiste à reproduire les communiqués triomphants de Bouygues et consorts sans avoir la muflerie de vérifier que tout ça n'est pas un fatras de contre-vérités... surtout quand on veut à toutes forces leur vendre ses petits "services" de journaliste respectable... est-on bête tout de même de ne pas y avoir pensé avant !).

Mais là, où le bât blesse, c'est quand ce piratage se porte sur des véritables articles de fond (fond de verre ? de bouteille ? de tonneau ? d'égoût ?), ayant demandé des heures d'investigation (petit-déjeuner = 2 heures (sans compter "l'avant"), déjeuner = 3 heures, dîner = 5 heures (sans compter l'enfilage de la robe de soirée rendu difficile voire improbable par ces agapes incessantes qui ont un effet désastreux sur la ligne... Exigeons le remboursement des frais de liposuccion pour journalistes d'investigation en tant que "frais professionnels" !), des litres de café (vous oubliez le Normogastril, très chère ! A force, vous allez y perdre la santé !), et l'horreur de la recherche de la première phrase (Exact : confert. votre titre lumineux de logique), celle qui vous fera ou non lire l'article (A quoi ça tient, hein ? Vous auriez du titrer "Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la vie de luxure des blogueurs" ou mieux :"Sperme parfumé à la framboise sur le clavier du blogueur"... vous explosiez vos statistiques, très chère... Tss, tsss.... il faut tout vous dire !).

Un des exemples les plus flagrants est Google. Ses news ne sont que des extraits et des liens vers nos articles. Si cela convient à certains titres, la plupart de la presse s'érige et crie au plagiat. Mais pour démontrer les limites de ce système et de l'utilisation faite du travail journalistique, il suffisait de surfer, hier soir sur la planète des bloggers américains.

Les pro John Kerry ont annoncé très tôt sa victoire, puis ils ont été doublé par les pro Bush, qui se sont fait doubler à nouveau par les premiers, qui se sont tus aussitôt aprés. A leur défense, la différence de deux sièges.

Mais un bon point pour eux ! Leur coût d'investigation... il suffit d'un bonhomme derrière son écran et d'un programme sur mots clefs et c'est 100 fois moins onéreux que IPSOS ou SOFRES ! (Tandis que sur France 2 et TF1, les vrais journalistes passaient leur temps à dire "qu'ils sentaient un frémissement pro-Kerry", "Restez avec nous, nous vous promettons une énorme surprise", "L'Amérique est en train de bouger", "Le taux de participation est Hénnnnnnnauuuuuurme et nous savons tous (clin d'oeil distribué aux autres journalistes "sérieux") ce que ça signifie".... bref.... du vrai travail de vrai journaliste avec des vrais morceaux d'information intelligente dedans...)

Le plus dommage, c'est qu'il semble que dans le cas d'une élection, cela soit aussi fiable (Pourriez-vous m'expliquer votre phrase ? : je traque, je pirate, je restitue tel quel mais... je n'ai pas de décodeur pour "journaliste sérieux qui a séché ses cours de français" ? Merci bien...). Nous vivons une époque formidable sur le web (Vous me l'ôtez de la bouche !).

Source

Comme je n'ai visiblement pas été la seule à faire un bond de 50 cms de mon fauteuil de bureau minable (minable, forcément minable...), Dame Imbert en a pris pour son grade suite à un tel "poulet"... sacerdoce du journaliste...
Mais la réponse par mail que j'ai donc découvert sur le blog de nanoblog franchit toutes les limites du mur du son passé, présent et à venir.... à mon avis, elle est carrément en orbite quelque part dans les si gracieux anneaux de Saturne.
Comme la syntaxe est tout aussi approximative que celle de l'article, on ne comprend pas la moitié de la réponse (jusque là, rien que de très normal... sauf que, naïvement, j'avais mis sur le compte d'une opératrice de saisie tête-en-l'air l'orthographe et la grammaire défaillantes de l'article initial et que je suis bien obligée de constater que ces deux piliers de la langue française se trouvant tout aussi malmenés dans le mail d'Anne Imbert, ce ne peut que confirmer qu'il y a de fort douloureux ajustements à mener dans les "écoles de journalisme" au sujet de certains fondamentaux...
Je ne m'attacherai donc qu'aux phrases signalées en caractères gras de notre donneuse de leçons préférée...

Dans le monde du journalisme, la liberté d'expression est un sujet sur lequel nous sommes tous particulièrement concernés. Les seules remarques que je peux continuer à faire, et qui me confirme dans mon opinion, c'est:

1) le départ de cette "plaisanterie" est venue d'un vendeur de logiciel (ou est la défense d'idée et celle d'interet économique)
2) elle est pour moi assimilable à une forme de "dictature intellectuelle" car si on ne pense pas comme vous, (alors que vous le dites vous même, vous êtes une petite minorité), vous attaquez !
3) je n'ai pas de problème d'image ni d'égo, mon travail est reconnu dans mon secteur, et que mon nom soit associé à une autre page ne me pose pas de problème. pour trouver cette bombe, il faut vouloir chercher Anne Imbert ! et qui le fait ???

Relativisons tout cela ! les journalistes que nous sommes n'ont qu'un rôle celui de rendre intelligent nos lecteurs en leur donnant les clefs de la compréhension d'un problème et ensuite de faire naitre la polémique. Et vu la réaction de la presse papier (article dans la tribune, dans le télérama de la semaine prochaine, etc) qui m'ont défendu, j'arrive à trouver très drôle que cette bombe se soit finalement retournée contre les bloggeurs. En effet, ils ont tous réagis à cette attaque sur le seul point que vous aviez oublié "notre liberté de penser différement" ! certains ne sont pas d'accord avec moi, et me l'ont écrit, mais en revanche, ils sont unanimes et n'ont pas accepté votre réaction !

Cordialement


1. Venant de la "directrice de publication" (sic ! quand je pense qu'avec un titre aussi ronflant et les émoluments qui vont probablement avec on ne peut pas s'offrir un simple correcteur orthographique, je suis au bord de tendre la sébile pour notre martyre du piratage des vilains blogueurs qui font "rien qu'à pas être capables d'avaler des litres de café comme elle"...) d'un site dont un des objectifs est :...
"Nous proposons à partir de la communauté, plusieurs types de produits, simple évolution d'un savoir-faire acquis en 8 ans :
- la vente d'espace publicitaire sur Batiweb.com pour permettre aux industriels possédant un site Internet de bénéficier d'une forte audience qualifiée.
- Les solutions de E-mailing avec nos 85.000 abonnés à la Newsletter Batiweb.
- Nos possibilités de publi-reportage dans nos modules de News.(souligné par mes soins... News... Publi-reportage... cherchez l'intrus ! Le premier qui trouve je lui offre une carte de presse !)
- Nos nouvelles solutions de Emailing-partagés avec 5 nouvelles éditions.
- Etc."
... il me semble que la "plaisanterie" réside plutôt dans l'allusion à "ou est la défense d'idée et celle d'intérêt économique".
2. "Dictature intellectuelle" ? Ben zut alors ! D'abord Gollum, puis Vampirella et maintenant Pinochet ! Pauvre petite chose, va.... "La vie est trop injuste"...
3. "Travail" ? De journaliste, vous voulez dire ? Ou d'animatrice de site commercial dont le but est de vendre du service tarifé à des entreprises dont il serait quelque peu malaisé de dire du mal... on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre !
4. "Journaliste" que vous vous prétendez, j'espère donc lire sous votre plume un article au vitriol sur les malfaçons Bouygues sur la Grande Mosquée Hassan II, les pots-de-vin de la Colas, la corruption, les accidents de travail en hausse continue, le travail au noir et l'exploitation des immigrés dans le BTP, la dictature intellectuelle de "Télé-Bouygues, Télé de M..." (Ne me dites pas qu'une Grande Journaliste comme vous craint de subir le sort d'un minable petit Michel Polac !)... et on reparlera de votre rôle essentiel dans la naissance des polémiques...
Ecrivez-le donc cet article qui est censé me rendre "intelligente" (Grands Dieux ! Je crois que je vais l'encadrer pour les longs soirs déprimants d'hiver, histoire d'éclater de rire à la demande...)
5. "Notre liberté de penser différement"... Tout juste ! Et comme je ne suis pas "journaliste", mais que je suis chez moi, j'écris ce qui me plaît, dans le style qui m'agrée et que je trouve même gentillet en regard des approximations, fausses assertions, désinformations, insultes voilées et autres condescendances dont fourmillent et l'article et le mail sus-cités, que ce soit entre les lignes ou non. Que ça vous plaise ou non.... et ce dont vous devriez donc convenir puisque je ne fais qu'appliquer les sacro-saints préceptes dans lesquels vous vous drapez.

Signé Psyché, fausse journaliste, pirate, cul-de-jatte dans son bureau, sans tube digestif ni cerveau, dictatrice en herbe (je n'ai pas dit "dictaphone" ! Il faut vraiment vous offrir un dictionnaire, très chère !)... j'en oublie, non ?

PS : petit conseil de larve parasite... Lisez-donc le dossier ACRIMED sur les "méthodes" journalistiques...
C'est là : Acrimed - Les pratiques
Non, non... ne me remerciez pas ! C'est mon plaisir...

La nuit qui n'a pas de rives

Cette nuit, je lisais un recueil de poèmes de Yves Bonnefoy et je tombe sur ça...
Toute douceur toute ironie se rassemblaient
Pour un adieu de cristal et de brume,
Les coups profonds du fer faisaient presque silence,
La lumière du glaive s’était voilée.

Je célèbre la voix mêlée de couleur grise
Qui hésite aux lointains du chant qui s’est perdu
Comme si au delà de toute forme pure
Tremblât un autre chant et le seul absolu.

Ô
lumière et néant de lumière, ô larmes
Souriantes plus haut que l’angoisse ou l’espoir,
Ô cygne, lieu réel dans l’irréelle eau sombre,
Ô source, quand ce fut profondément le soir !

Il semble que tu connaisses les deux rives,
L’extrême joie et l’extrême douleur.
Là-bas, parmi ces roseaux gris dans la lumière,
Il semble que tu puises de l’éternel.
C'est un hommage à la voix de Kathleen Ferrier, contralto anglaise magnifique et fulgurante puisque morte à 40 ans d'un cancer qui l'a épuisée.
C'est drôle parce qu'en lisant Bonnefoy, sans savoir que j'allais tomber sur ce poème, j'écoutais le Tristan et Isolde de Wagner avec Kirsten Flaagstad (donc pas du tout dans le même registre).
Paradoxes en forme de poupées russes, Bonnefoy clame une ode à la voix et j'y lis le silence, le silence qui demeure en tout chant.
Wagner et l'effet de silence de sa "mélodie continue".
L'opera et ses orages dévastateurs, sa fascination narcissique pour les amours qui nous plongent dans une extase musicale, un "sentiment océanique", et cet orgueil naïf que l'espoir des retrouvailles avec le paradis perdu fait naître. Quête inextinguible de l'âge d'or de l'amour des temps premiers, dont la complétude idéale, puis idéalisée, exclut conflit ou déception...
"Tu puises de l'éternel"...

Ce n'est pas la première fois que Bonnefoy me saisit à contre-pied, à contre-courant.
Je me souviens d'un texte de lui que j'avais lu sur remue.net, ode au courage et à la lutte, dans lequel c'est le désespoir qui m'attirait comme un aimant ténébreux, crépusculaire et chatoyant à la fois, comme une pierre de lune souillée, dans l'ombre gisante.

Ça donnait ça :

Aller encore

M
es amis, nous sommes en mer, barque que les lames soulèvent puis laissent choir mais qui s'obstine pourtant, presque debout dans les remous, courageuse ! Et à gauche et à droite, et par devant aussi, nous avons à éviter des navires, hauts bords parfois si proches les uns des autres que c'est miracle si nous avons pu ne pas en être brisés encore, et entre eux nous faufiler même, et avancer, avancer ! Presque une salle fermée ce rien d'espace entre houle et ciel qui zigzague avec grand fracas entre leurs flancs sans lumières ! Nous sommes inquiets, quelqu'un d'entre nous à la barre, d'autres courbés sur les rames dans les embruns ou sous les brèves averses. Mais nous n'en regardons pas moins les figures sculptées aux proues de ces masses qui nous surplombent : déesses aux longues épaules souples, au torse nu, aux bras et aux mains dont la peinture, un bleu profond, un ocre, un rouge pourpre, s'écaille. Visages de ce monde pourtant, bien que les yeux clos ; visages presque souriants, me semble-t-il, bien que rêveurs, bien que tristes.

Encore un moment, mes amis, à tenir bon contre le désespoir qui nous gagne. Un autre de parmi nous se lève de son banc et, les mains en porte-voix, crie des mots, incompréhensibles. Encore un moment, et entre ces vaisseaux qui nous pressent il y aura bien, n'est-ce pas, davantage de mer, et sur cette mer un chemin d'étoiles ?

Mais que nous serons loin, toutefois ! Que d'heures auront passé depuis le quai glissant, la lueur des torches, les marches qui plongeaient dans les vagues ! À peine si, me retournant, je verrai, tous feux allumés, le dernier navire, seul sous des nuées dont de vastes rayons on ne sait si clairs ou sombres s'échappent. Il semblera hésitant. Je ne saurai s'il veut venir où nous sommes, ou s'il va virer de bord et bientôt s'effacer, dans la nuit qui n'a pas de rives.

© Yves Bonnefoy

Psyché en équilibre précaire sur le quai glissant...

dimanche, novembre 21, 2004

Engloutissement

Ce soir, vers les 5 heures de l'après-midi, à l'heure où l'on tue les taureaux dans l'arène, j'ai perdu la seule chose à laquelle je tenais plus qu'à ma vie.
Je n'arrive pas encore à réaliser l'ampleur de la destruction en moi.

A moins que mon esprit ne veuille pas réaliser l'inconcevable, l'indicible.

Ça n'était qu'une chose, des mots, le Verbe, son Verbe, 2 ans de Verbe entre Lui et moi.
C'était tout ce qui me restait, tout ce à quoi je me raccrochais quand je sentais l'eau monter trop vite et frôler mes lèvres.
C'était mon Atlantide.

Depuis 5 heures, j'agis comme un zombie parce que si je me réveille vraiment, si je me laisse aller à ressentir, à comprendre, je sais que je tomberai en poussière instantanément.
Je ne sens rien. Je ne veux rien sentir.
Je me fais pierre, boue. N'importe quoi pourvu que ce ne soit pas humain. Même pas animal.
Tout ce qui restait d'humain n'est plus que le visage d'un cri enfoui au plus profond avant qu'il ne se décharge, qu'il ne se cogne aux murailles de mes dents serrées et n'absorbe dans son echo toute empreinte de vie.
Cri inarticulé.
Hurlement silencieux qui n'a ni corps, ni espace, ni mouvement, ni ligne de perspective.

vendredi, novembre 19, 2004

Pas envie

Pas envie d'être courageuse
Pas envie d'être vaillante
Pas envie d'être généreuse
Pas envie d'être intelligente
Pas envie d'être responsable
Pas envie d'être adulte
Pas envie d'être femme

J'ai décroché le téléphone depuis 48 heures.
Demain, je ferai semblant de m'en être enfin rendu compte.
Je ne veux pas qu'on me parle, je ne veux pas dire, je veux me taire et qu'on me laisse tranquille.
Demain je reviendrai à la surface avec un beau mensonge bien peaufiné, des détails inventés de toutes pièces, un scénario bien rôdé.
A tout dire, je me moque éperdumment qu'ils y croient ou non.
Ils n'ont qu'à faire semblant. Comme moi.

Lost in la Mancha



Vous n'arrivez pas à dormir entre le ressassement de vos échecs intimes, les restes d'une gueule de bois, vos conduits lacrymaux dont les vannes ont bêtement lâché ?
Une seule solution : glisser la galette magique dans le lecteur et plonger dans un vrai désastre même pas annoncé, "Lost in La Mancha", cet anti making off de ce qui aurait du être un film formidable signé Terry Gillian...
Dans le genre relativisme qui s'impose, on ne fait guère mieux.

En dehors du fait que cette histoire, malgré la tristesse qu'elle porte en elle, est racontée de façon jubilatoire (ce qui est quand même le moindre des exploits), on y apprend des tas de choses essentielles sur l'arrière-cuisine où se mitonne un film et dont on n'a pas forcément conscience quand on se perd dans le merveilleux d'un monde qui défile sur écran noir...

Mais ce qui m'a le plus frappée, c'est Terry Gillian lui-même. Ce type qui, visiblement, possède une énergie, une jubilation hors du commun, on le voit progressivement se déliter au fil des coups durs. Les semaines passent, les jours passent, et cette force qui marche et entraîne des centaines de personnes à sa suite sans se départir de son rire, de sa gentillesse, de son sens du jeu, du ludique, on la voit, tout à la fin, se fissurer sous les coups de bouttoir de la poisse absolue.
Ça vient presque sans prévenir.
Tout à coup, presque au dernier moment, acculé, on a l'impression qu'il décroche, qu'il baisse les bras.
Et le plus étonnant, c'est sa reflexion finale. Il ne sait pas s'il relancera cette machine qu'il porte en lui depuis 10 ans, ce projet de rêve de gosse.
Et il en vient à se demander, avec un sourire las, si ce n'est finalement pas une bonne chose, si son film n'est pas mieux, plus abouti, tel qu'il est dans sa tête depuis une décade, plans après plans, story-book virtuel dont il est l'unique réceptacle.

Je comprends ça.
Son histoire rêvée est parfaite. Elle n'a presque plus besoin de la réalité et du partage avec un public.
Il la porte en lui.
Autre façon de vivre sans exister.

mercredi, novembre 17, 2004

L'anti Tatie Danielle

Georges : Salut ma poulette ! Bon... je te préviens sans ménagement que ta tante débarque aujourd'hui par le TGV pour constater des ans et des métastases associés l'irréparable outrage et qu'elle compte bien te voir avant son départ début de semaine prochaine.
Psyché : .... (Gasp ! Enfers et damnations ! Taïauuuuuuuuut ! Sauve-qui-peut !... aucune mention inutile à rayer).
Georges : Allez va... Elle est gentille tout de même !
Psyché : Manquerait plus qu'elle morde, nom de Zeus !
Georges : Mwahahahaha !
....

Ça veut donc dire que ma prochaine visite chez eux sera totalement frustrante.
Parce que la Tatie en question est une courge molle, bigotte, bête à manger du foin, inintéressante au point culminant des possibilités humainement constatées, vieille fille jusqu'à la caricature, intrusive, indiscrète, mal-comprenante que c'en est proche du Guinness... et j'en passe.

Oui ! Elle est GENTILLE !
C'est bien la seule raison qui fait que je lui fais risette au lieu de l'empaler sur place.
Oui ! Elle nous aime !
Mais j'en ai plus qu'assez des gens qui aiment mal.

Et elle va passer la moitié de l'après-midi à essayer de me brancher sur la féline qui partage mon espace !
En gâtifiant, en bêtifiant, en neuneutant.
Si ma tigresse était un peu moins flemmarde, je suis bien certaine qu'elle l'égorgerait sans scrupule.
Ma coloc à fourrure et moi sommes assez bien assorties...

Je vais encore rentrer de là-bas avec la marque de mes ongles imprimée dans les paumes et celle de mes dents sur la langue.
Penser à acheter de l'Hextril et du Synthol...

mardi, novembre 16, 2004

Cake d'amour

S'il y a bien quelque chose qui m'agace prodigieusement chez moi, c'est cet épouvantable "esprit d'escalier" pour les choses les plus évidentes.
Je n'avais bien évidemment pas besoin d'un psy pour le comprendre ce rêve abracadabrantesque d'une Catherine Deneuve à plat ventre sur mon lit et pleurant sur une pâte à crêpes ratée et dure comme du carton !

Allez... je suis bonne (façon Haroun El Poussah)... indice...
A exécuter en chantant, sinon ça ne marche pas.
Scénario pour une personne très gourmande
Préparation: 20 minutes
Cuisson: 1 heure
185 g de farine
4 oeufs frais
1 bol de lait
200 g de beurre ramolli
150 g de sucre
1 pincée de levain ou 1 cuillerée à café de levure
1 cuillerée à café de miel

Préparez votre
Préparez votre pâte
Dans une jatte
Dans une jatte plate.

Et sans plus de discours
Allumez votre
Allumez votre four.

Prenez de la
Prenez de la farine
Versez dans la
Versez dans la terrine

Quatre mains bien pesées
Autour d’un puits creu...
Autour d’un puits creusé.

Choisissez quatre
Choisissez quatre oeufs frais
Qu’ils soient du mat...
Qu’ils soient du matin frais.

Car à plus de vingt jours
Un poussin sort tou...
Un poussin sort toujours.

Un bol entier
Un bol entier de lait
Bien crémeux s’il
Bien crémeux s’il vous plaît.

De sucre parsemez
Et vous amalga...
Et vous amalgamez.
Une main de
Une main de beurre fin
Un souffle de
Un souffle de levain.

Une larme de miel
Et un soupçon de
Et un soupçon de sel.

Il est temps à
Il est temps à présent,
Tandis que vous
Tandis que vous brassez,

De glisser un présent
Pour votre fian...
Pour votre fiancé.

Un souhait d’a...
Un souhait d’amour s’impose
Tandis que la
Que la pâte repose.

Lissez le plat de beurre
Et laissez cuire une
Et laissez cuire une heure.

Jacques Demy, d’après Charles Perrault


Ça y est ? Vous avez saisi ?
Catherine Deneuve/pâte à crêpes ratée = Peau d'Âne/cake d'amour raté aussi .
On remplace l'inconnue "Peau d'Âne" par la trop connue "Psyché", les oeufs manquants dans le frigo par les issues de secours murées et on n'a plus besoin d'un Diafoirus pseudo freudien pour comprendre de quoi on cause.
Quant au "Lamia" de Keats, là, je n'avais pas eu besoin de beaucoup réfléchir pour comprendre ce qu'il faisait là : il suffit de le lire...
CQFD

Pathétique, non ?...

Les mots en moins

Inquiétant silence de l'obscurité, de l'obscurité d'un visage, d'un regard, d'un corps, d'un lieu, de la raison et de la folie.
Tu te souviens de ces moments-là, dans la chambre aux volets hermétiquement clos d'où ne filtrait nulle lumière.
Tes yeux avides qui ne cherchent même plus d'autres yeux invisibles, bouches d'ombre.
Parce qu'il y a la voix.
Juste la voix.

La parole qui repousse le moment de solitude, de l'angoisse, de l'absence, de la mort. Le trait de lumière du mot prononcé qui se pose sur vos bouches accrochées, suspendues à la moindre parole, appelant lèvres tendues la présence de l'autre.
Et les ténèbres noires deviennent clarté.

Depuis que le silence a déposé son voile d'obscurité, tu sais que c'est vers cette solitude, vers cette absence de l'autre, à l'autre, que tu chemines. Depuis une rive jusqu'à l'autre, de ton lac à son lac, funambule sans filet, sur un fil tendu entre le silence et le silence.
Entre ton silence et son silence.

Tu t'es crue préparée à la perspective d'une ponctuation finale, celle de l'autre, la tienne.
Fatale imprudence.
Et tu rêves d'entendre de nouveau les murmures qui disent que la séparation n'a pas encore eu lieu. Parce que, une fois faite, plus de mots pour la dire. Tant qu'il y a parole, le point final est repoussé, différé sur la ligne suivante, sur le jour suivant, sur la seconde qui suit.
Alors tu uses et abuses des points de suspension dans le vide au creux des mots écrits et tus.

Et tu as découvert que le silence ne se partageait pas. Déchirure intime sans point de rencontre.
Rencontre avec ton inquiétant silence, ton familier silence autour duquel tu tournes, sans le comprendre vraiment, auprès duquel tu as compris que le dernier mot ne t'appartiendrait pas.
Il lui revient.

Tu n'entendras pas le silence.
C'est lui qui, penché sur toi, t'entend.

lundi, novembre 15, 2004

Énervements...

... successifs, concomittants, superposés et toujours aussi vains qu'inutiles (mais ça défoule).
  • les parasites qui déparent les blogs intelligents et/ou sensibles de commentaires rivalisant de mièvrerie et de fausse compassion dégoulinante, empilant les "bisous", "Bizzzzz", "snifffff, je pleure pour vous" et autres hypocrisies qui ne leur coûtent rien mais peuvent leur rapporter gros en termes de retour/intérêt sur investissement minimal vers leurs propres blogs illisibles, terrifiants de vacuité, lamentables de conformisme panurgique sur tout ce qui fait pleurer Margot (en vrac et par ordre d'intérêt croissant, la faim dans le monde, l'étripage des bébés phoques et la disparition de "Friends" ou de "Dawson" à la téloche). Les hyènes cauteleuses de la blogosphère, les charognards sans pudeur. Ou comment placer sa tartufferie quotidienne comme on achète des SICAV en espérant se repaître des miettes des autres...
  • les lemmings qui foncent tête baissée sur la plus petite couillonnade (parfois rigolotte et au second degré mais les lemmings en question ont comme particularité commune de n'avoir AUCUN esprit digne de ce nom) croyant enfourcher des chevaux de bataille qui n'ont que la taille de cafards (genre ceux qui descendaient dans la rue pour "défendre la liberté" façon NRJ, se pensant les alter ego des barricadiers de Budapest en 56 mais ne sachant même pas ce qu'est la LEN).
  • les brise-noix
  • les mythos
  • les escrocs de l'âme
  • les faussaires du coeur
  • les parasites
  • les plagiaires
  • les lèche-culs
  • les moulins-à-vent
  • les brasseurs de vide
  • les cloportes
  • les nuisibles
  • les sans esprit, sans dignité, sans honneur, sans panache.

Évidemment que ça ne va pas mieux !
Parce que rien ne pourra me consoler d'avoir vu débarquer sur un lieu que j'appréciais, la même vérole qui m'avait déjà fait fuir ailleurs et sur laquelle je m'étais défoulée dans le silence miséricordieux d'une autre aire, abandonnée depuis.
Ça avait déjà donné ça...
Casse-couilles, tu m’emmerdes !
Oui ! Toi, là ! La casse-couilles qui me les brise, qui m’étouffe, qui me colle aux semelles comme de la crotte de chihuahua à son Jean-Paul Belmondo !

Tu n'en sais rien et tu n’en sauras jamais rien à moins qu’un soir, à l’attaque de la 3ème ou 4ème bouteille de Pol Rémy Brut à 72 centimes d’€uro de chez Leclerc (j’ai pas les moyens de me déglinguer la tête façon flamboyante, au Cordon rouge Mumm’s comme la Patsy des Ab’ Fab’), je ne te vole définitivement dans les plumes, je ne t’écrabouille, je ne te pulvérise, je ne te disperse, je ne t’atomise.

Tu n’en sais rien parce que tu ne comprendrais même pas ce qui t’arrive, ma courge !
Tu es tellement stupide ! Tu ne captes rien. Ni l’humour (ce qui ne t’empêche pas de piquer les saillies des autres quand elles ont eues un minimum de succès, pour les recycler dans tes propres posts), ni le 2nd degré (même si tu t’esclaffes bruyamment pour faire croire que tu as compris), ni la dérision (encore moins l’auto-dérision).
Et tu es collante ! Dieux, que tu es collante !
Tu étais là à nous traîner aux basques comme un chiot qui jappe autour de tes mollets pour qu’on fasse attention à lui.
Tu nous suivais à la trace, tellement emplie de flagornerie pour ce que tu croyais être l’aéropage des dieux, nous encensant à la louche que c’en était gênant.
On ne pouvait pas poster sans que tu y ailles de ton commentaire de groupie bien lèche-bottes.
Tu n'as toujours pas capté que si je ne répondais JAMAIS à un de tes coups d’encensoir, c’est parce que je n’avais rien à te dire ?
Et tu étais là, à te rengorger d’une complicité inexistante alors que je me mordais l’intérieur des joues jusqu’au sang pour ne pas t’envoyer bouler dans la gadoue dont tu es pétrie.

Mais le pire, c’est que tu as gagné, ma cruche !
A force, de guerre lasse (sans même qu'elle ait été déclenchée), il s'en est trouvé pour céder à tes manoeuvres de limace courtisane et te laisser entrer dans le saint des saints ! Faiblesse insigne des humains lambda devant la flatterie et les courbettes !
Depuis le temps que tu avais le pied dans la porte contre laquelle je m’arc-boutais de toutes mes forces pour ne surtout pas devoir supporter tes mimiques vulgaires, tes âneries convenues, ton manque d’élégance, de classe, d’intelligence, de culture, de colonne vertébrale, de caractère, de personnalité, de sincérité….
Enfers putrescents ! Je tourne la tête deux secondes et te voilà dans la place !
Outre le fait que cela m’a obligée à porter un regard désenchanté, où le mépris le dispute à la déception, sur notre petite troupe d’exigeants cyranesques qui s’assument et qui, avant toi, auraient préféré crever la gueule ouverte plutôt que de s’en excuser et déchoir, je t’en veux à mort.
Parce que je ne te supporte tellement pas, raclûre de bauge à cochons, chiûre de mouche coprophage, que j’ai préféré déguerpir et abandonner notre nid d’aigle plutôt que de consentir à céder, à me résigner à ta présence dégradante et niveleuse par le bas, par le médiocre, par le conformisme le plus veule.

Casse-couilles, ne viens plus pleurer des larmes de crocodile sur mon départ silencieux.
Ne viens plus poser tes commentaires mielleux et enamourés sous mes textes ou je te zigouille, je t'éviscère, je te lamelle façon carpaccio, je te décapite et je plante ta pauvre tête de Grima Worm Tongue sur une pique à l’entrée des lieux que tu as pollués à jamais de ta seule insignifiance triomphante.

Ne me pousse pas, casse-couilles !
Tu sais que je suis capable de le faire.

Et ce soir, elle est revenue traîner sous mes yeux, cette asphalteuse chattemite...
Et comme je sais par avance que personne ne comprendrait que je démolisse une bonne fois pour toutes cette "pauvre petite chose innoçente", je fais comme le loup de Tex Avery : je file hurler un bon coup sur le balcon qu'est ce blog.

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"- Messieurs, si je vous ai arrachés à vos pokers et à vos télés, c'est qu'on est au bord de l'abîme. La maladie revient sur les poules. Et si j'étais pas sûr de renverser la vapeur, je vous dirais de sauter dans vos autos comme en 40. Le tocsin va sonner dans Montparnasse. Il y a le cholera qu'est de retour. La peste qui revient sur le monde. Carabosse a quitté ses zoziaux. Bref, Léontine se repointe. Bon, je récapitule dans le calme: On la debusque, on la passe à l'acide, on la dissout au laser et on balance ce qui reste dans la lac Daumesnil."
Bernard Blier dans "Faut pas prendre les Enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages"

Fall


Nous marchons côte-à-côte, à longues enjambées lentes dans l'épais tapis de feuilles mortes qui monte jusqu'aux chevilles.
A intervalles réguliers, nous nous taisons, non pour rechercher le silence mais bien au contraire pour savourer pleinement le concert de crissements, bruissements, craquements, froissements qui nous enveloppe de son décor sonore. A déranger ainsi la nature dans sa propre oeuvre au noir, se réveillent des odeurs d'humus, de décomposition, de moisissures. Puissante ivresse de la mort au travail.
Il fait beau sans ostentation et l'air vif pique les joues, rougit les pommettes, fait naître des larmes au coin des yeux.

Georges : Tout va bien, ma chérie ?
Psyché : Tout va bien, Papa.
Georges : ...
Psyché : Ne t'inquiète pas. Ça va. Promis.
Georges : De toutes façons, je sais très bien que tu ne me le dirais pas. Même à moi.
Psyché : ... (Surtout à toi, Papa. surtout à toi.).
Georges : Ma poulette, comme j'aimerais que tu sois capable de faire des compromis. Ça te gâche la vie et on en n'a qu'une.
Psyché : Trop tard pour commencer à apprendre, Papa. Et puis, tu ne me reconnaîtrais pas.
Georges : Je préfèrerais que tu sois heureuse même si je ne te reconnaissais plus.
Psyché : ... Dis, c'est quoi la tranchée qu'ils ont ouverte sur la crête là-haut ?
Georges : (regard en coin et sourire désolé)... Je crois qu'ils vont faire un lotissement mais ils ne creuseront jamais aussi profond que tu ne le fais entre les autres et toi...
Psyché : Pas tous les autres, Papa. Pas tous les autres...

Et je me suis baissée pour ramasser d'immenses feuilles de marronniers, pour qu'il ne voit pas la grimace qui déformait mon visage sous la douleur du silence imposé, pour qu'il cesse de me torturer de ces interrogations inquiètes, lui qui ne veut que mon bien comme je ne souhaite que le sien.

Je me tais parce que c'est trop tard, Papa.
Je me cache parce que, même quand tu n'étais pas menacé par ce crabe qui te ronge, même quand je ne te voyais pas fragile, chancelant, vacillant, exposé à la mort, je n'ai jamais eu ni le courage, ni la force de te dire mes souffrances.
C'est à peine si, une seule fois, en janvier 2003, j'ai réussi à te dire mon exultation, mon rêve accompli, mon île au trésor, alors que tu venais de subir la perte la plus cruelle, celle de ton propre rêve. Tu semblais tellement désemparé, tellement brisé, que c'est le seul moyen que j'avais trouvé de te redonner un souffle de joie : te dire que ce que tu venais de perdre, ta fille en morceaux l'avait enfin trouvé et que je vivais ce à quoi tu avais renoncé avant de le retrouver et de le perdre à nouveau, définitivement cette fois.
Mais quand, à mon tour, mes pas ont suivi ce même chemin de désolation et de lente destruction, je ne t'ai rien dit, je te l'ai caché, je me suis tue.
Tu as compris tout seul.

Il ne s'est pas passé 6 mois avant que ton premier cancer ne se déclare.
Tous les deux, nous savons ce qu'il en est et quelle est sa source.
Je ne te parle pas, Papa, mais je te suis. Je te suis.
En silence.

samedi, novembre 13, 2004

Anniversaire dans le mausolée

Mausolée

Il y a des mots comme du miel, de l'hydromel, une ambroisie dont on s'enivre jusqu'à l'évanouissement.
Il y a des mots comme du fiel, comme la ciguë qu'on boit jusqu'à la dernière goutte.
Il y a des mots qui peuvent être les deux au fil du temps, au fil de ta souffrance, au fil de ton exaltation, au fil de ta mémoire.

Des mots comme des faux.
On devrait effacer des dates, des lettres, des jours, des mots.
Ou pas.
Tu n'écris pas de blogs.
Tu construis des tombeaux avec des mots.

Y revenir sans cesse. Reparcourir le chemin, revivifier la mémoire, refaire l'histoire.
Réinventer des temps et des vies parallèles. Ceux et celles qui existent quelque part dans une autre dimension, au gré des carrefours et des choix faits ou mal faits.
Défaire.
Refaire.
Les noeuds coulants.

13 novembre 2002 - 13 novembre 2004
Il y a des mots comme un éther évanoui, évaporé, dont ne reste que la fragance entêtante du souvenir qui ne se fane pas.
"Où que tu sois, reçois tout mon amour, mon ange,
je t'embrasse de toute mon âme,..."

Moi aussi, mon ange. Moi aussi.

vendredi, novembre 12, 2004

Blackbird


Blackbird singing in the dead of night
Take these broken wings and learn to fly
All your life
You were only waiting for this moment to arise

Blackbird singing in the dead of night
Take these sunken eyes and learn to see
All your life
You were only waiting for this moment to be free

Blackbird fly - Blackbird fly
Into the light of the dark black night

Blackbird fly - Blackbird fly
Into the light of the dark black night

Blackbird singing in the dead of night
Take these broken wings and learn to fly
All your life

You were only waiting for this moment to arise
You were only waiting for this moment to arise
You were only waiting for this moment to arise


En farfouillant dans l'Album List de Winamp, tu tombes sur le triple CD Anthology de Crosby, Stills & Nash... banco !
Pour faire bonne mesure, tu glisses derrière le concert acoustique des mêmes, "Find The Cost Of Freedom".
Ça s'appelle de la flemmite aigüe et ça ne se soigne pas. Les Diafoirus d'occasion sont donc priés de rester sur ton paillasson.

Ce que tu avais oublié, c'est qu'eux aussi comme tant d'autres on fait une reprise du Blackbird des Beatles.
Il y a comme ça des airs, des textes, sur lesquels tu te figes instantanément.
Où que tu sois, quoi que tu fasses, tu stoppes net.
Et il est là.
O.

Blackbird et ses ailes brisées.
Blackbird et ses yeux qui chavirent.
Blackbird dans la lumière d'une nuit noire...

Tiens ! Ce soir, c'est Lilith qui se lève, la Lune Noire justement.
You were only waiting for this moment to arise
You were only waiting for this moment to arise
You were only waiting for this moment to arise

Black bird revisité par Brad Mehldau...


jeudi, novembre 11, 2004

Tentative de frivolité



J'avais promis...
Du léger, du frivole. J'ai bien essayé de me mettre à la mièvrerie mais je ne dois pas avoir la causticité nécessaire ou le recul adéquat pour être très crédible dans ce domaine.
Alors...

Vous mettre dans la peau d'un berger basque ou béarnais en transhumance depuis 2 mois.
Trouver un lac pyrénéen où s'ébattent des truites fario (au-dessus c'est mon Gaube mais il y en a des centaines d'autres).
Avoir la patience et l'agilité indispensables pour attraper quelques unes de ces ravissantes bestioles à la main sous un rocher (si, si... les cannes à pêche, c'est surfait. Surtout pour un berger).
Faire un feu et attendre d'avoir un bon lit de braises.
Sortir de son sac à dos le morceau de jambon serrano (le meilleur) qui ne quitte jamais un berger digne de ce nom. Couper une tranche très fine de cette merveille.
Vider le poisson (inutile de faire "beurk", c'est largement plus ragoûtant que regarder "Combien ça coûte" ou passer à côté d'un SDF en détournant négligemment la tête).
Glisser la tranche de jambon pliée à l'intérieur du bouzin et le fermer avec une ou deux petites branchettes (ou alors, vous êtes un berger de luxe et vous vous baladez avec des cure-dents dans le sac à dos...).
Poser la chose sur les braises, patientez et dégustez en vous brûlant les doigts.
Pas besoin d'épices ou de sel : le jambon fait ça pour vous.

Voilà.
Mais je ne ferai pas ça tous les jours, hein !

mercredi, novembre 10, 2004

Avec Damien Rice, en fond...

Écrire, s’écrire, se décrire c'est finalement d'une obscénité absolue.
Par moments, tu en as une conscience tellement nette que tu te l'interdis. Jusqu’à t’abstenir de prononcer un son pendant des jours et des jours.
A d’autres, tu t’observes, écoeurée et vaguement honteuse, te complaire dans cette obscénité-là. Y trouver un plaisir douteux. Pas une consolation.
Et tu oscilles indéfiniment entre cette punition-ci et cette consolation-là.
Chaque mouvement de ce balancier infernal se faisant plus ample, moins rattrapable, incontrôlable.
Un jour ou l’autre, la nacelle se détachera du câble.
Accident de foire.
Rien de plus.

Il faudrait en rire.
Transformer tout ça en farce.
Demain, il faudrait que je poste une recette de cuisine ou une mièvrerie quelconque, histoire de bien remettre les pendules à l'heure et les choses à leur place.

Cherche l'adresse de l’inventeur de la gomme à effacer les moments de vie qui nous ont échappé.

Y a-t-il un psy dans la salle ?

Un bon, si tant est que ça existe...
Voilà le problème : quand on se réveille en sursaut d'un rêve où Catherine Deneuve est allongée sur votre lit, en larmes parce qu'elle vient de rater une pâte à crêpes et qu'elle chevrote entre deux hoquets qu'il n'y a plus d'oeufs dans le frigo et que pour se faire pardonner elle vous déclame l'intégralité du poème "Lamia" de Keats (en anglais, bien sûr), ça veut dire quoi ?

C'est malin, tiens...
J'ai dormi 4 heures, je suis à la rue complet, il pleut à verse alors que je dois monter du bois, j'ai mal à la tête et plus d'Aspegic 1000.
Plan A : je ronchonne bêtement sans effet bénéfique.
Plan B : je m'installe devant "Thelma et Louise" jusqu'à ce que ça aille mieux.

mardi, novembre 09, 2004

Instants volés

Il est arrivé tard.
Je n'ai pas osé sortir de peur de le rater, de crainte que s'il ne voyait pas ma vieille R5 devant l'immeuble, il ne s'en retourne sans monter mes deux étages.
Plus de tabac à rouler.
Tant pis.
Tant mieux : il ne froncera pas le nez devant les mégots dans le cendrier...

Il a maintenant deux pansements discrets au lieu de l'énorme chose qui recouvrait oreille, tempe et longueur du cou.
Évidemment, ça dégage un peu plus le visage et je perçois mieux ce qui a changé, ce qui s'est modifié, ce qui semble mort. Si je fais le point, la chose la plus désagréable (pour lui aussi !), c'est cet affaissement de la paupière gauche qui lui donne un regard éteint. Un demi-regard éteint, devrais-je dire. Parce que la partie droite du visage, elle, est bien la même, la lueur narquoise de ses yeux gris-vert, ce sourcil à la ligne un peu sardonique.
Il se sent bien. Un peu las le soir venu, moins apte à veiller tard parce que la vision est précisément la faculté qui se fatigue le plus vite.
Finis les polars à la "Usual Suspects" à 1 heure du matin ! C'est Maman qui biche de le voir contraint d'adopter un rythme plus proche du sien... elle qui n'aime pas les polars, au demeurant ! Un motif de jalousie en moins envers son indestructible mari dont la bonne santé narguait son propre état physique vacillant depuis des lustres.
Je ne sais pas ce qui m'agace le plus : le fait que Papa soit bridé dans ses habitudes, ses envies ou le fait qu'elle s'en réjouisse sous cape parce qu'elle y voit une forme d'égalité retrouvée entre eux deux.

Mon Georges m'a bien fait rire tout de même.
Il doit subir des séances de rayons pratiquement tous les jours ouvrables de la semaine à partir de décembre. Séances courtes mais tout de même fatigantes. Il a fini par convenir qu'il prendrait un taxi médicalisé pour faire les 40 kms aller-retour quotidiens que ça impliquera.
Jusque là, tout va bien.
Mais à la fin novembre, il doit tout d'abord en passer par une espèce de "cartographie" ultra-précise des points à soigner. Ça se fait par scanner et c'est apparemment très long.
Et bien il a décidé d'y aller par ses propres moyens !
Pourquoi ? Parce qu'il a vu comment fonctionnaient ces fameux taxis médicalisés avec chauffeurs plus ou moins ambulanciers, qu'il a constaté que les gars en question attendaient le retour de leur patient dans la salle d'attente et qu'il trouve insupportable l'idée que quelqu'un reste ainsi à patienter aussi longtemps à cause de lui !
C'est bien de lui, ça. Il sait que c'est leur boulot, qu'ils sont payés pour ça, qu'il ne vole personne puisqu'il paye une mutuelle depuis 50 ans, mutuelle à laquelle il n'a pratiquement rien coûté jusqu'ici... mais l'idée qu'à cause de lui, un bonhomme soit coincé pendant des heures le révulse.
J'ai eu beau lui soutenir qu'avec un bon bouquin, ça ne devait certainement pas être plus pénible que de conduire son taxi ou de transbahuter des brancards et encore moins de travailler du béton ou de biner un champ, il n'en a pas démordu ! Immobiliser un être humain, le tenir, même parfaitement involontairement, à sa disposition, c'est quelque chose qui le choque au plus profond.
J'ai adoré.

Arrivé tard, il n'est pas resté aussi longtemps que nous l'aurions souhaité mais je n'avais pas envie de le voir reprendre la voiture et conduire de nuit.
Le temps de lui dire que "Les choristes", enfin vu la nuit précédente (merci Emule !) est une nouillasserie sans limites, d'une mièvrerie sans nom, mal jouée, mal scénarisée, mal écrite... bref... bonne uniquement pour mal-comprenants (et ça n'est pas ça qui manque !) et qu'il évite de gâcher son temps ou une cassette pour cette pâtisserie indigeste et limite nauséabonde.
Le temps de se dire nos impressions enthousiastes et similaires sur "Casino" de Scorcese.
Le temps qu'il me passe le dernier Nicolas Fargues (qu'il n'a pas aimé mais on n'est pas non plus obligé de s'accorder sur tout !).
Le temps que je lui refile les CD de la Khovantchina de mon Modest Mussorgsky, depuis le temps que je le bassine à lui répéter que c'est meilleur que Boris Godunov (mais là non plus, on n'est pas en phase : il n'accroche pas vraiment sur l'opéra)...
"Allez, ouste ! Rentre maintenant ! C'est pas le moment de jouer les Rémy Julienne et de tenter le triple tonneau vol planné dans les champs de maïs comme la fois où tu as bousillé la Clio en m'apportant du bois pour la cheminée..." (cet olibrius avait tellement bourré la dite Clio jusqu'à la gueule de bûches, qu'il en avait perdu le contrôle en doublant un camion et avait fini, sans bobo, sur le toit, ridicule à gigoter tête en bas dans sa ceinture de sécurité... morte la Clio ! Et vive la Twingo ! Gros malin, va !).
Chargé de quatre boîtes de sauce aux morilles que je lui ai concocté, il a remis son éternel béret noir, plié sa grande carcasse dans sa petite voiture, m'a décoché un sourire qui, s'il n'est plus le même, est toujours le sien et a gentiment démarré sans faire crisser les roues... il vieillit... aucun doute là-dessus !

Ce week-end, je vais bien trouver un moment pour les faire, ces 40 kms aller-retour. Bien le diable si je ne trouve pas un prétexte !
Tiens ! Justement ! Je parie que je n'ai presque plus de bûches dans ma réserve à bois ! A mon tour de la charger jusqu'au toit, ma R5 ! Et puis je ne double personne, moi.

Le plus difficile sera de l'allumer, ma flambée.
Seule à fixer les flammes avec le souvenir d'un autre feu, joyeux, lumineux.
Un feu que fixaient deux paires d'yeux, quand ils ne se noyaient pas dans le regard amoureux de l'autre, avec la Khovantichina en fond musical, et notre double silence de ravissement...
Quand j'étais encore vivante.

lundi, novembre 08, 2004

La 344ème salope



Tes jours ne ressemblent à rien.
Ils s’écoulent et te fissurent, immobiles, comme un fleuve vitrifié.

Tes nuits ressemblent à des planètes inconnues. Des galaxies ignorées même d’Hubble. Des nébuleuses en reflet, celles qui n’existent que parce que la lumière distante d’une étoile frappe tout à coup la nuée de poussières qui les constitue.
J’aime qui m’éblouit puis accentue l’obscur à l’intérieur de moi“.

La part du rêve.
On disait des avorteuses qu’elles étaient des faiseuses d’anges.
Tu es une faiseuse de Rêves.
Chaque nuit, tu avortes de tes jours.
Tu avortes de ta vie.

Morsure et point-virgule

Il faudrait s'approcher du mal sans le réveiller.
Marcher lentement, ne pas faire craquer les feuilles mortes sous les pas.
Le monde est un chien enragé.
Et tout n'est pas humain dans l'humain.

"Tu causes, tu causes, c'est tout ce que tu sais faire"...
Il paraît qu'en hébreu, les mots "désert" et "parole" ont la même racine étymologique.

dimanche, novembre 07, 2004

Exclusif : Alban est du 92 !

La preuve...



Notez :
  1. Que contrairement à la Jaguar Type E, la XJS V12 possède bien une banquette arrière indispensable aux ébats lubriques de son propriétaire.
  2. Que cette banquette est indubitablement de couleur BEIGE.
  3. Qu'il reste sur le pare-choc arrière droit de la dite Jaguar une trace colorée de l'immonde attentat commis par les Bonnie and Clyde dépravés qui salissent à la fois leur arbre généalogique, les valeurs de Saint Louis et nos trottoirs bitumés.
Sonnez tocsin ! Il est éclatant que la France chrétienne est attaquée dans ses racines les plus profondes en la personne de ces deux jeunes pousses décavées, affaiblies par la consanguinité et l'abus conjugué de Bourgogne millésimé et d'herbes exotiques.
Notre belle jeunesse abandonne les rallyes de bon aloi pour la lecture d'êtres sataniques autant qu'exogènes comme un Hakim Bay dont nous ne doutons pas que le manifeste hérétique "Le terrorisme poétique" ait inspiré ces deux pauvres âmes perdues.

Sauvez Alban et Ségolène ! Au nom de la France éternelle !

Tournicoti, tournicotons...

On lit des trucs épatants sur Znet.
Je crois bien que la première chose que j'ai cherché sur Google lorsque j'ai eu ma première connexion à la maison, ça a été "Chomsky".
A l'époque, çe n'était pas pléthore. Depuis ça s'est amélioré et le grand Noam a AUSSI son blog (non mais ! Y'a pas que les d'jeunzzzz à raconter leur vie, leurs problèmes existentiels de portables...). Si ça tente les anglophones, c'est là : Turning the Tide
Mais c'est en cherchant mon linguiste préféré que je suis tombée sur ZNet.
Là aussi, c'est en anglais (même s'il fût un temps où un site en miroir français donnait quelques rares traductions de certains articles) mais c'est d'une richesse qui vaut bien qu'on se fasse un peu mal aux neurones quitte à mettre son copain Harrap's à contribution.
Si j'étais moins "serpillière", aujourd'hui, je me collerais à continuer les traductions à la volée, histoire de passer le flambeau des idées qui grattouillent et qui chatouillent mais...

Mais j'ai eu Papa au bout du fil hier.
Il a rendez-vous chez le radiothérapeute mardi après-midi. Il y vient seul, sans se faire accompagner, sans demander un taxi médicalisé.
Je l'imagine plier sa grande carcasse dans sa Twingo (si, si... père et fille sont assez masos pour rouler dans des voitures pour nabots quitte à chopper des crampes lorsqu'ils redéplient leurs jambes d'échassiers de ces caisses à savons...).
Il m'a assuré qu'il s'en sentait capable, malgré le silence soudain assourdissant qui me provenait de l'AUTRE poste, celui de ma mère, silence tellement inhabituel que je le sentais lourd de reproches désapprobateurs...
Il m'a surtout dit qu'il passerait chez moi après ce rendez-vous qui doit formaliser les séances de rayons qu'il doit suivre après la cicatrisation.

Alors il faudrait que je me concentre pour traduire Palast et Jensen mais j'ai un bourdonnement persistant dans les oreilles, une scie qui tourne en rond comme celle du Manège Enchanté : "Papa vient mardi... Papa vient mardi... Papa vient mardi... Papa vient mardi..."

samedi, novembre 06, 2004

Aide humanitaire

Et voilà...
J'en avais rêvé LA...
Et ils l'ont fait ici : "No good American will be left behind !"

Comme quoi, on peut s'endormir "parasite improductif" et se réveiller "génie méconnu".

EDIT du soir... (dés)espoir : Oulah ! Mais c'est plus de l'aide humanitaire ! C'est de la dérive des continents !
Ruée américaine sur le site web de l'immigration vers le Canada

Il faut dire que la perspective de voir arriver aux affaires un Wolfowitz ou un Rove, ça fout vraiment les jetons...

Allez... écouteurs... Puccini... Turandot... le "Nessun dorma"... et l'espoir d'en illuminer ma nuit...
Nessun dorma !... Nessun dorma !...
Tu pure, o Principessa,
nella tua fredda stanza
guardi le stelle che tremano
d'amore e di speranza !

Le prix de la douleur

Hier, j'ai reçu un message qui m'a troublée, presque dérangée dans le sens où, une fois de plus, j'ai ressenti une forme de culpabilité.
Ça parlait de douleur et ça me ramenait à ce que je ressens souvent à lire certaines personnes : l'envie subite, violente, de prendre une partie de cette souffrance de l'autre qui vous saute au visage comme un chat sauvage.
L'impression qu'elle est mienne alors qu'il n'en est rien, qu'elle m'est inconnue, même si elle ne m'est pas étrangère.
L'impression que je peux l'apprivoiser alors que c'est impossible et qu'elle me dévorera en s'ajoutant à la mienne.
L'impression que je la connais, que je la reconnais, que j'ai déjà vu ce chemin, cette falaise, ce gouffre alors que ce sont les siens et pas les miens.
L'impression que j'ai déjà mis mes pas dans ces traces-là et, donc, que je peux le refaire sans risque de me perdre ce qui est aussi faux que présomptueux.

Ça m'a rappelé un texte que j'avais écrit au lendemain soir de la première opération de mon père, la plus dangereuse, la plus traumatisante.
C'était dans la nuit du 9 octobre et je rentrais juste de la polyclinique.
J'étais dévastée par ce besoin inassouvi, inatteignable de soulagement de l'autre, à tout prix, quitte à se perdre.
Mais j'étais également transpercée par la lucidité et l'impérieux devoir de n'en rien faire.
Je l'ai relu tout à l'heure et je me suis décidée à le poser ici.

Peut-être parce que c'est après ce texte que j'ai entamé mon oeuvre au noir en parallèle avec la sienne.
Peut-être parce que ce soir, précisément, je me sens à des années-lumière du but que je m'étais fixé.
Pour lui comme pour moi.
3/4 d’heure à simplement lui tenir la main en silence.

Lui faire sentir que je suis là. Mon encore jeune paume contre le dos tavelé et buriné de sa main. Une moiteur douce comme autant de fils ténus pour dire un amour infini, une peine infinie, une impuissance totale.
Je le lui ai dit.
Je lui ai dit que je savais sa souffrance. Je la sais mais je ne la ressens pas. Ou pas sous la même forme.
Je lui ai dit la douleur de l’impuissance. L’envie stupide qui prend à la gorge de s’en saisir, de la faire sienne. Le désir fou et insatiable de le décharger de cette douleur, de la transvaser en moi, comme un sac-à-dos. La conscience et la lucidité terrible à savoir que c’est impossible et même néfaste. Que rajouter de la douleur à la douleur, c’est se laisser prendre au jeu pervers de l’empathie inutile, de plus de mal sur le mal déjà présent.
Je lui ai dit que je savais tout ça mais que ça ne me consolait pas.
Je lui ai dit que je ne savais que ça, juste ça, à quel point c’était inutile mais nécessaire.
Je le lui ai dit en veillant à ne pas briser ma voix, à ce qu’elle reste sereine, attentive, aimante.
Pas douloureuse, pas torturée, pas désespérée.
Toujours ce jeu de masques auquel je suis devenue experte.
C’est tout ce que je peux faire : lui offrir un semblant de calme, de sérénité au milieu de cette souffrance que n'endigue plus la morphine.
De temps en temps, il ouvrait ses yeux et me regardait. Tout ce qu’il voyait alors dans les miens, c’était ce que je ressentais à être ainsi, perchée sur le bord de son lit, ma main sur la sienne, mon sourire tendre et complice, toute la foi que j’ai en lui et qui ne disparaîtra pas avec lui.
Il les refermait sans rien dire. Il n’y avait rien à dire.
Acceptation tranquille d’un fait incontournable, d’une évidence que rien ne peut entamer.

Et je garde pour moi tout ce que je brûle de lui dire mais qui n’a pas sa place.
Pas maintenant.
Parce qu’il a besoin de force et que mes failles pourraient être autant de fêlures où s’engouffreraient les démons qui l’emporteraient.
Parce que tout ce que je peux faire pour lui, c’est simuler une force que je n’ai pas, que je n’ai plus, que je doute avoir jamais eu.
Parce que j’empile les douleurs comme les feuilletages d’une croustade landaise sans en avoir les saveurs de pommes ou de pruneaux et d’Armagnac.
Parce que je n’oublie rien, n’efface rien, ne renie rien.
Parce qu’il y a eu deux hommes dans ma vie et qu’il est le seul des deux qui me reste à chérir plus que moi-même.
Parce que j’enfonce mes ongles dans mes paumes jusqu’au sang pour ne pas lui dire l’abandon, le silence, le vide, le néant dans lesquels je suis plongée depuis plus d’un an.
Parce qu’ils se ressemblent tant tous les deux que je me révulse à l’idée qu’il puisse penser que sa disparition prochaine serait comme la redite de l’absence de l’autre, son double lointain, son image transfigurée, son alter ego sublimé par l’amour.

Je vais y retourner.
M’asseoir de nouveau sur le bord de son lit.
Afficher ce qui peut le conforter, le réconforter, le tenir debout.
Nous jouons tous les deux à faire comme si…
Et je veux bien jouer si ça le distrait du reste.
Si ça le distrait de la mort annoncée.

La sienne, puis la mienne.
Je sais ne pas pouvoir lui survivre.
Pas sans son double disparu et silencieux.
Je le sais.
Ça n’est même plus une douleur tant c’est l'évidence.
Georges, O., mes deux pôles….

Je n’ai jamais trouvé d’équateur.

vendredi, novembre 05, 2004

Downside-Up


"Downside up, upside down
Take my weight off the ground
Falling deep in the sky
Slipping in the unknown

I stand here
Watch you spinning
Until I am drawn in
A centripetal force
You pull me in"


C'était le bon choix, d'extraire le CD d'OVO-Millenium de la pile.
Parfait cocktail entre des mots qui caressent le mal, cajolent la douleur et une musique qui pulse dans les veines et t'empêche de t'endormir sur le bord glissant/coupant de la spirale descendante.

Face à toi-même, ne jamais faire semblant. Ça ne marche pas.
Jouer la comédie du "Tout va bien" en s'infligeant du sautillant là où tu te liquéfies, c'est faire un travail de faussaire, de faux-monnayeur.
Il faut juste trouver le point d'équilibre, la fragile balance entre l'évanouissement et l'envol.

La comédie, tu la joues suffisamment hors de tes remparts pour t'en abstenir intra muros.
Dehors, ils la jouent tous de toutes façons. Et on ne leur jette pas des pierres pour ça ! Oh non !
Tu as vu ce salopard de Lassalle mimer les larmes de compassion sur Cannelle au journal de France 3. Et glisser, l'air de rien "qu'il faut laisser aux mentalités le temps de changer", tout ça pour défendre ses copains chasseurs/arsouilles/braconniers/xénophobes qui se sont fait le monstrueux carton de ce 1er novembre...
Laisser le temps faire ? Ah bon ? La race des ours pyrénéens a disparu de la surface de la terre et ce n'est pas le temps qui la ramènera, triste sire !
Lassalle et son béret vissé sur le crâne, pour bien marquer son appartenance à un Béarn qu'il massacre et vend au lobby routier et chimique, au côté d'un ministre-alibi de pacotille qui a lâché les vannes de toutes les pétoires de France et de Navarre en autorisant la chasse aux loups et en cautionnant les comportements hors-la-loi d'une logique d'éradication de la bête qui dérange l'homme qui l'est si peu. Humain, bien entendu....
Et ce type est élu.
Et ce type est écouté.
Et ils lui tendent les micros à cet empaffé d'escroc.
Ils ont belle mine à se gausser des étatsuniens !

Tiens ? La colére est venue instantanément.
Chacun sa morphine...

jeudi, novembre 04, 2004

Apnée sans remontée


Tu as beau te dire, à chaque fois que tu dévisses, que tu ne pourras pas tomber plus bas, plus dans le sombre que la chute précédente... tu finis toujours par te découvrir des ressources insoupçonnées dans la spéléologie des abysses où il ne fait pas plus bon vivre que mourir à petit feu.

Là, tu as fait très fort.
Un regard sur la table de la cuisine et l'improbable plateau de bois blanc verni avec ces mots d'une autre vie, ridicules de légèreté même pas désinvolte, ces mots à la calligraphie évidée qui en festonnent les bords longs : "Duvet", "Rêve", "Plume" d'un côté. "Ange", "Lune", "Nuage" de l'autre. Quel est l'imbécile heureux qui t'a offert ça, au fait ? Tu ne sais plus...

Sur le plateau, la théière couleur jade et.... le gros tas de courrier.
Non décacheté.

Tu feuillètes négligemment le lourd paquet d'enveloppes closes en attendant la sonnerie aigrelette du micro-ondes qui libèrera ton quinzième bol de café, les flammes-tampons te sautent à la gorge avant que tu ais eu l'intelligence de détourner les yeux : "Trésor Public", "CAF", "BCC", "ASSEDIC"...
Tu regardes une date au hasard : 28/07/2003...
Plus d'un an que tu n'ouvres plus ton courrier, hormis les lettres de la famille.
Plus d'un an...
Juillet 2003...

Comme une vague scélérate.
Sans prévenir. Sans que tu imagines même que c'était possible.
Tu n'as eu que le temps de te retourner vers l'évier, cassée en deux, déchirée sur toute ta longueur, comme tranchée par une scie électrique de la tête aux pieds.
Et vomir les quatorze bols de café.

Tu es restée de longues minutes, hébétée, avant de glisser à genoux devant l'évier, la main encore agrippée au rebord de faïence à t'en déboîter les jointures qui ont pris la même teinte que l'émail, le front appuyé sur les portes du meuble inférieur.
Sueurs froides.
Frissons incontrôlables.
Goût âcre de la bile sur ta langue.

Et depuis que tu t'es relevée, à bout de souffle, vacillant sur tes jambes qui, elles aussi te trahissaient, tu ne penses qu'à une chose. Une seule chose.
Comment fait-on pour passer de nouveau de l'ombre à la lumière ?